Marbella, petite ville Balnéaire, est connue pour être un spot international. Celle-ci a été totalement délaissée pendant la crise économique en Espagne. Les hôtels étaient vides, durant l’époque 2007-2012 quasiment aucun nouvel établissement ou restaurant n’a vu le jour. Depuis deux ans, la donne change, et Marbella renaît. Tout d’abord, il faut noter le boom touristique en Espagne (plus de 9% de touristes en un an), la reprise économique du pays qui favorise les crédits et les lancements de nouvelles promotions. L’afflux d’investisseurs étrangers qui transforment de plus en plus les vieux hôtels traditionnels en hôtels de luxe et aussi une situation internationale géopolitique (terrorisme, conflits, etc…) qui concentrent un peu plus les voyageurs vers les côtes espagnoles.
Marbella épouse les nouvelles tendances
L’hôtel Puente Romano « cousin » du fameux Marbella Club a fait sa révolution à la sortie de crise. Les nouveaux propriétaires ont lancé le « village » au plein cœur du complexe hôtelier. Il s’agit de cinq ou six restaurants très tendances, regroupés autour d’une place, laquelle héberge un bar en terrasse plein à craquer tous les jours dès minuit.
Ce concept est un peu similaire au centre Platea à Madrid (investissement à 100 millions d’euros) : regrouper une offre gastronomique variée et à ciel ouvert autour d’un bar à cocktails, animé et ouvert tard le soir.
Au Puente Romano, le succès est donc au rendez-vous puisque les restaurants sont pleins tous les jours. L’ambiance est au rendez-vous avec une clientèle trentenaire et plus, très internationale, élégante, et très animée.
Un professionnel français de Marbella commente « En France, on n’a pas su offrir aux touristes internationaux ce qu’ils attendent vraiment, on reste ancré sur une offre traditionnelle, limite ringarde, on ne sait pas faire la distinction entre boîte de nuit et bar à cocktails animé, associé à une vraie gastronomie » c’est ce que certains spots sont en train de proposer comme Marbella, Ibiza ou Kiev.
L’Hôtel Puente Romano est d’ailleurs plein et si vous souhaitez une chambre avant fin septembre, il faut compter à partir de 1.000 euros la nuit. Alors que pendant la crise, les chambres se négociaient entre 200 et 300 euros pour la même période.
Les fortunes du Moyen-Orient reviennent à Marbella
La manne financière que représente le tourisme des familles princières du Moyen-Orient s’est fait sentir cette année dans la petite ville balnéaire. Il n’y a pas une seule semaine où les délégations du gouvernement local de Malaga ou le commissariat de police ne reçoivent pas un avis sur l’arrivée des familles gouvernantes des pays du Moyen-Orient, principalement le Qatar, les Emirats Arabes, l’Arabie Saoudite… L’arrivée de chaque famille représente l’occupation de dizaines de chambres, notamment dans les deux hôtels de la fameuse Milla de Oro, située entre l’hôtel Gran Melia Don Pepe et le Puerto Banús. On y retrouve le Puente Romano et le Marbella Club dont la location de villas représente 6.000 euros par jour, ou 25.000 euros par jour s’il s’agit d’une grande suite face à la mer.
D’ailleurs, selon les informations de la presse locale, le patronat du tourisme de la Costa del Sol, encourage la mise en route d’un vol direct entre Dubaï et Malaga. Sachant que les touristes procédant du Moyen-Orient, restent en moyenne entre 13 et 25 jours.
On le ressent, se promenant sur le bord de mer de la Milla de Oro, les musiques des fêtes organisées par les villas aux abords sont arabes.
Explosion de l’immobilier de luxe
Marbella c’est aussi, un retour aux spéculations immobilières et à une offre digne de satisfaire les plus exigeants.
Sur les hauteurs de la ville, il existe par exemple un complexe résidentiel fermé, la Zagaleta qui est le plus sécurisé d’Europe, comme le plus courtisé. Des grands noms de l’industrie, des fortunes russes et arabes mais aussi espagnols y ont leur pied-à-terre. Pas de maison à moins de 5 millions d’euros et la garantie d’une sécurité sans équivalent dans toute l’Europe puisque deux passages hautement sécurisés filtrent chaque entrée. La Côte d’Azur par exemple, n’offre pas d’espace similaire.
La moyenne du prix des maisons dans cette enclave qui à son propre héliport est autour de 20 millions d’euros. Quant à la Milla de Oro au bord de la mer, il s’agit de 5 km situés entre la vieille ville et le Puerto Banús. Beaucoup de fortunes du Moyen-Orient y possèdent des palais comme celui acheté par le roi Fahd ben Abdelaziz Al Saoud d’Arabie Saoudite avant sa mort. A l’image de cette maison de 3.000m2 installée sur 8.000m2 de terrain proposée pour 50 millions d’euros.
Selon les chiffres du Ministère du Logement, le nombre de ventes résidentielles à Marbella est passé de 2.200 transactions en 2011 à plus de 4.000 en 2015. Quant au nombre de touristes étrangers, il est passé de 350.000 en 2011 à 450.000 en 2015.
A Marbella, 80% des transactions immobilières sont faites par des acheteurs étrangers.
La ville a donc des atouts, et pourra bien devenir extrêmement compétitive et attractive par rapport à ses voisines de la Méditerranée y compris Ibiza ou Mykonos.
Seule chose étonnante au large de cette station balnéaire : le faible nombre de yachts de luxe de plus de 50 mètres. Est-ce une mer souvent agitée ou une faible infrastructure portuaire qui en est la raison ? Les plus gros yachts privés au monde ne sont pas amarés au large de Marbella mais encore dans les baies de Saint-Tropez, du Cap d’Antibes ou de Saint Jean Cap Ferrat…
Source photos : P.C et The Marbella Property Magazine
P.C