Madrid, 23 avr. (EP) Les entreprises touristiques espagnoles espèrent améliorer leurs ventes de 5% et leur bénéfice d’exploitation de 10% cette année, un exercice au cours duquel 61% d’entre elles augmenteront leurs investissements (+5%) et 80% prévoit d’accroître son personnel, d’après l’étude ‘Expectatives 2015’ de Deloitte, après avoir interrogé les dirigeants d’une centaine de sociétés du secteur. Les données démontrent que 78% des personnes interrogées considèrent qu’il y aura une reprise cette année. Concrètement, 76% indiquent que le tourisme citadin sera plus important, tandis que 72% penchent en faveur du secteur vacances. Les données à la clôture de l’exercice 2014 dépassèrent les prévisions du secteur, il en est espéré de même cette année. Ainsi, en 2014, 54% des sociétés — 4% de plus—obtinrent des revenus de 5 à 10% supérieurs par rapport à 2013, tandis que les revenus de 20% des affaires — 6% de plus—augmentèrent de 10 à 20%. En ce qui concerne les frais d’intermédiation, ils représentent de 10 à 20%, l’associé de Deloitte, Jordi Schoenenberger, souligne donc la radicalisation des réseaux de vente. “Tandis que certains jettent l’éponge de la vente digitale et ont recours à l’intermédiation, d’autres parient sur des Webs propres”, conclu-t-il. En matière de consommation collaborative, 50% la considèrent comme une opportunité –35% considèrent qu’elle développe le marché et 15% qu’elle oblige à envisager l’offre de nouveau–, tandis que 50% la qualifient de menace –41% car elle confond le consommateur et affecte l’image de l’industrie et 9% car elle réduit la part de marché–. L’ESPAGNE, “UN MARCHÉ TRÈS MÛR” L’optimisme du secteur quant à l’amélioration des résultats est à souligner dans des destinations comme Madrid (75%), Barcelone (63%) et les Baléares (58%). Le Chargé des Relations Clientèle de STR Global, Julián Pérez, met en exergue le cas de Madrid, avec une occupation hôtelière de 50% le week-end, tandis que Barcelone, avec 15% d’occupation de plus que la capitale en fin de semaine, peut accroître ses prix. Ainsi, la différence relative au prix moyen par chambre entre les deux villes est de 30 à 40 euros. Pérez indique que dans le cas de Madrid, le revenu moyen par chambre disponible (RevPar) augmentera de 3,4% cette année, stimulé par une occupation et un prix moyen par chambre disponible de 1,7% supérieurs. Par ailleurs, Schoenenberger a souligné le cas de la première SOCIMI hôtelière espagnole entre Barceló et Hispania, ‘B The Travel’, qui indique une tendance croissante du secteur à aider les propriétaires à poursuivre la gestion de leurs biens, ainsi qu’une voie de croissance dans des destinations secondaires. À échelle européenne, le Chargé des Relations Clientèle de STR Global, Julián Pérez, expose que tous les pays enregistrent une croissance, bien que celle-ci soit inférieure en Europe Orientale, étant donné la situation de la Russie et d’Ukraine. Par comparaison, des villes comme Londres enregistrent une occupation beaucoup plus importante (plus de 70%), ce qui leur permet d’augmenter leurs prix, tandis que Paris et Zurich sont à la tête du tourisme de luxe. À échelle internationale, l’Amérique Centrale et du Sud sont à souligner, régions dans lesquelles l’offre hôtelière est plus importante (+2,5%) que la demande (-1%), stimulées par le Brésil. PRÉVISIONS POUR 2015 55% espèrent accroître leur personnel de 5% cette année, tandis que 30% espèrent recruter de 5 à 10% d’employés de plus. Par ailleurs, 13% envisagent de réduire le personnel. L’autre facette à prendre en compte est la sous-traitance. 47% des entreprises maintiendront la sous-traitance des services, tandis que 30% des dirigeants interrogés auront recours pour la plupart à des entreprises externes, face à 12% des marques qui réduiront ce type de contrats. En outre, seuls 8% des dirigeants interrogés espèrent réduire leurs investissements en biens capitaux (CAPEX), face à 39% les ayant développés de 5%, soit 6% de moins que l’année précédente. INNOVATION ET MONDE ‘EN LIGNE’ Deloitte indique que pour 38% des personnes interrogées, l’innovation du produit est la priorité maximale, tandis que 28% penchent pour le monde digital. En troisième lieu, il est important de connaître le client (28%), puis de savoir gérer les revenus (27%) et enfin de se développer sur de nouveaux marchés (23%). Par ailleurs, les entreprises du secteur espagnol investiront surtout dans des réseaux directs (16%), programmes de fidélisation, expérience des clients et marketing ‘en ligne’ (13%), et enfin en réseaux sociaux (12%), de plus en plus appréciés. EUROPA PRESS – Le Courrier d’Espagne avec Sol Marzellier de Pablo (www.smtraductores.com)