Alors que les étrangers n’ont jamais autant investi dans l’immobilier espagnol, une nouvelle tendance se dessine : l’achat et la restauration de vieilles maisons de campagne voire de villages. Le Nord de l’Espagne, qui n’est pas la région la plus fréquentée par les visiteurs internationaux, semble séduire les acheteurs à la recherche de calme et de paysages naturels.
Le tourisme rural dans le pays est encore une industrie bien sous-exploitée, voire sous-estimée, en comparaison avec ses voisins français ou italiens. Entre autres exemples, si les villes de Castellón ou même de Denia représentent des spots touristiques incontestés, leur arrière pays est totalement hors-circuit des agences internationales. Pourtant les paysages d’intérieur, au-delà du tourisme de masse, et souvent difficiles d’accès, regorgent d’innombrables trésors et de havres de paix.
En Galice, les scandinaves affluent à la recherche de vieilles maisons de pierre à remettre en état. Même phénomène en Asturies, où cette forme d’achat immobilier a augmenté de plus de 20% cette année. Qu’ils soient français, anglais, allemands ou américains, les acheteurs y profitent d’un prix au mètre carré bien moins élevé que la moyenne nationale (940 euros en moyenne en Asturias contre 1 624 euros au niveau national). Selon le Conseil National du Notariat, les prix de l’immobilier ont baissé de 15% dans la région depuis 2015.
Pour les plus ambitieux, il est même possible en Espagne d’acheter des villages entiers. A titre d’exemple, on trouve autour de la ville de Burgos des hameaux ou villages de dix à quinze maisons laissées à l’abandon, avec leur propre église et même ruisseau, pour moins d’un million d’euros. Aussi, le site opea.es est en train de compiler une série de villages à vendre pour les proposer à la clientèle internationale.
En toile de fond, tout semble indiquer que cette tendance pourrait perdurer dans le temps. Déjà inédit en 2016, le montant des investissements étrangers dans l’immobilier espagnol a battu tous les records en 2017. Au premier semestre, ils représentaient quelques 888 millions d’euros contre 330 millions pour la même période l’année précédente.