Eurovegas à Madrid : une chance pour l’emploi ?

Le macro-complexe Eurovegas, qui s’installera finalement dans la région de Madrid, devrait créer plus de 250 000 emplois, directs ou indirects. Sheldon Anderson, président de Las Vegas Sands, a rendu publique début septembre sa décision : Eurovegas s’installera dans la région madrilène, au détriment de Barcelone. Une excellente nouvelle pour les dirigeants locaux, qui voient ici une opportunité unique de réduire le taux de chômage de la région : 18,86% au second trimestre 2012, et près de 45% pour les moins de 25 ans. Mais le projet ne comblera pas leurs attentes dans les prochains mois, ou même les prochaines années. Même si les travaux pourraient débuter avant la fin de cette année, le mini-Las Vegas européen devrait en effet inaugurer en 2025. D’après les projections de l’entreprise américaine, il entraînerait la création de 164 000 emplois directs et 97 000 emplois indirects. Des chiffres remis en question par les opposants au projet. L’association « Detengamos Eurovegas » (« arrêtons Eurovegas ») d’Alcorcón, la commune où devrait être construit le macro-complexe, dénonce par ailleurs une opacité dans les négociations menées par la communauté autonome de Madrid et les incertitudes planant sur le code du travail applicable à Eurovegas. Les opposants au projet craignent également que les emplois créés soient des emplois précaires, sans qualification, payés moins de 1000 euros par mois Tourisme et construction Les deux secteurs qui bénéficieront en premier lieu du projet et des 16,9 milliards d’investissements seront celui de la construction et celui du tourisme. Le secteur du commerce sera lui aussi un des grands gagnants, indirects. L’association des centres commerciaux d’Espagne a d’ailleurs accueilli la nouvelle avec enthousiasme à Madrid, expliquant qu’Eurovegas pourrait devenir une ” puissante machine à commerce“.  Son président, Javier Garcia Renedo, a expliqué que les touristes d’Eurovegas viendront dépenser dans les commerces de Madrid, où ils ne seraient peut-être pas venus autrement. Enfin, le choix de Sheldon Anderson pour l’Espagne pourrait rassurer d’autres investisseurs étrangers et aider à la dynamisation économique du pays. Reste encore au milliardaire à trouver ses propres investisseurs puisqu’aujourd’hui seul un tiers des investissements prévus a été rassemblé. AC