L’évolution des cultures herbacées en Espagne (part 2)

Chaque semaine, Le Courrier d’Espagne vous fait découvrir l’agriculture espagnole dévoilant la diversité de ses terres sous des prismes différents : ses cultures herbacées, ses vignobles, ses productions d’arbres fruitiers, de légumes et ses prairies. Cet article se dédiera à présenter les tendances de production, la valorisation des terres et les défis climatiques auxquelles les cultures herbacées sont confrontées. 

CULTURES ARABLES : CÉRÉALES, LÉGUMINEUSES, PLANTES INDUSTRIELLES ET PLANTES FOURRAGÈRES

Cette culture comprend plus de 81 espèces végétales – céréales (16), industrielles (31), fourragères (19), tubercules (4) et légumineuses (11) – dont de nombreuses variétés de céréales (blé, orge, riz et maïs) et de tubercules.

a valeur de la production de cultures arables s’est élevée à 10 364 millions d’euros en 2022, selon les données de l’Avance de la Renta Agraria Nacional. Elle représente 28% de la production végétale.

La production a enregistré une augmentation en valeur par rapport à 2021, tout en subissant une forte réduction en volume, en raison de la sécheresse et des conditions météorologiques défavorables qui ont réduit les récoltes.

La situation inflationniste a également entraîné une augmentation des coûts de production depuis 2022, qui n’a pas toujours été entièrement compensée par la hausse des prix des denrées alimentaires.

Pour l’ensemble des cultures arables, les rendements irrigués sont trois fois plus élevés que les rendements pluviaux. La valeur des terres irriguées augmente, tandis que celle des terres non irriguées reste stable. Les exploitations agricoles ont des rendements beaucoup plus élevés sur les terres sèches.

– Les prix élevés des denrées alimentaires dus à une mauvaise récolte affectée par une sécheresse prolongée et des conditions météorologiques défavorables, associés à l’augmentation supplémentaire des prix des céréales due à la perturbation du commerce international causée par les conflits de guerre en Europe, ont augmenté le rendement généré par les cultures arables en 2023.

– Toutefois, les perspectives à moyen terme montrent que les cultures arables sont en déclin dans certaines régions d’Espagne depuis plusieurs années en raison de leur faible rentabilité. Cette situation contraste avec l’importance de cette culture pour l’alimentation humaine et animale, ce qui lui confère une importance géostratégique.

– La tendance est à la conversion des terres arables de la culture sèche (blé, orge ou avoine) vers d’autres cultures plus rentables, généralement ligneuses, telles que la vigne, l’olivier ou les fruits. Cela fait grimper le prix des terres.

– La volonté de vendre ou de louer des terres arables pour l’installation de panneaux solaires est largement répandue, ce qui fait également augmenter le prix des terres.

Il existe une volonté généralisée de vendre ou de louer des terres herbacées pour l’installation de panneaux solaires, ce qui fait également grimper le prix des terrains.

– En 2023, on observe une augmentation de la production de tournesol et, dans une moindre mesure, de blé, suite à la modification de la PAC dans le décret-loi royal 6/2022 du 30 mars, qui a abrogé certaines obligations de diversification, la rotation des cultures et les jachères dans le but d’atténuer l’impact du déclenchement de la guerre en Ukraine sur la production céréalière européenne.

ZONES IRRIGUÉES ET MÉTHODES D’IRRIGATION

GÉNÉRALITÉS. L’ensemble des terres arables atteint 8 412.100 ha cultivés en 2022 (-0,2% par rapport à 2021) et représente 50% de la surface cultivée totale.

LIEU. Elle est particulièrement répandue dans les régions intérieures et les provinces de Castilla y León (35% de la superficie totale consacrée à cette culture), Castilla La Mancha (20%, surtout concentrée à Cuenca), Andalousie (13 %, surtout à Séville) et Aragon (13%).

TYPE D’IRRIGATION.

Irrigué. 16% de la surface arable correspond au mode irrigué. Cela représente 36% de la superficie nationale totale irriguée et c’est le groupe qui a la plus grande superficie consacrée à ce type de culture.

Culture sèche. 84% de la superficie utilisée pour les cultures arables correspond à l’agriculture sèche.

ÉVOLUTION. La superficie des cultures arables a fortement diminué entre 2014 et 2017, de 550.000 ha, et a connu un cycle au cours de la période 2018-2021. En 2022, elle est restée relativement stable au niveau national (-0,2 %), avec des scénarios disparates lorsqu’on analyse la répartition régionale :

– Castilla y León augmente de +2,3% par an (+66.000 ha), un chiffre supérieur à ceux enregistrés au cours de la dernière décennie.

– La Castille-La Manche et l’Aragon diminuent légèrement.

– L’Andalousie reste stable.

– Forte réduction en Estrémadure (-12,5%).

PRIX DES TERRES AGRICOLES

Le groupe des cultures arables se compose d’une grande hétérogénéité de cultures avec différents niveaux de prix des terres. Elle est la plus rentable lorsque l’accès à l’eau n’est pas limité, bien que cette culture soit particulièrement dépendante du régime de subventions. Elle présente une certaine cyclicité biannuelle en valeur, plus accentuée dans les zones pluviales et dérivée de l’utilisation de certaines cultures arables comme cultures de rotation pour maintenir la productivité de la terre.

Au niveau national, le prix de la terre montre une tendance à la hausse dans les terres irriguées, reflétant la valeur de l’eau, et une stabilité dans les terres pluviales.

Terres irriguées. Tendance constante à la hausse modérée depuis 2013, avec une impulsion l’année dernière qui place la croissance moyenne sur 5 ans à +2,8%. Cela signifie qu’en 2023, les terres atteindront une valeur moyenne de 29.400€/ha.

Terre ferme. Légère tendance à la hausse dans un environnement stable depuis 2014. Croissance moyenne de +1,7 % au cours des 5 dernières années. En 2023, elle atteint une valeur de 12.800€/ha.

IMPULSION DU MARCHÉ (Détail géographique)

Andalousie. Maintien de la valeur des cultures arables pluviales malgré la sécheresse grâce à une bonne tenue des prix du blé, de l’orge et du tournesol en raison du déséquilibre provoqué par la réduction des exportations en provenance d’Ukraine. La valeur des cultures arables irriguées augmente, reflétant la valeur de l’eau. Dans cette région, on assiste à une transformation des exploitations céréalières en cultures fruitières ligneuses.

Aragon. Faibles rendements céréaliers, affectés par des orages de grêle tardifs.

Castille-La Manche. En 2023, les rendements ont été faibles, en particulier dans les cultures pluviales, aggravés par la sécheresse. Les agriculteurs ont tendance à abandonner les céréales en raison de leur faible rentabilité. Les agriculteurs ont tendance à abandonner les céréales en raison de leur faible rentabilité économique, et les cultures arables ont été remplacées par des pistachiers et des oliveraies.

Castille et Léon. Faibles rendements dans l’agriculture sèche, mais moins dans l’agriculture irriguée, en raison de conditions météorologiques défavorables. La rentabilité des cultures s’est maintenue, quelque peu érodée par l’augmentation des coûts de production en 2022. Cela a entraîné une stagnation du prix des terres. Les semis de tournesol, stimulés par un éco-régime de la PAC pour l’amélioration des sols, sont détectés.

Catalogne. La sécheresse a eu un impact important sur la production et entraîne une réorientation vers des cultures moins exigeantes en eau. Dans les cultures industrielles, la tendance est au tournesol et au colza. On observe également une évolution vers des cultures fourragères moins exigeantes.

Estrémadure. Conversion des exploitations céréalières en vignobles, oliveraies et vergers d’amandiers intensifs et super-intensifs, parfois pour des raisons financières. Le prix des terres s’en trouve augmenté. Cette région compte également des cultures arables irriguées, principalement le riz, dont la production a diminué ces dernières années, mais qui présente des difficultés pour la reconversion de l’exploitation vers un autre type de culture.

Galice. Les cultures arables de la région sont principalement destinées à l’alimentation du bétail. Plus récemment, on a commencé à les utiliser dans l’industrie brassicole.

Source : Tinsa

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