par Carla Cornu 
Chaque semaine, Le Courrier d’Espagne vous fait découvrir l’agriculture espagnole dévoilant la diversité de ses terres sous des prismes différents : ses cultures herbacées, ses vignobles, ses productions d’arbres fruitiers, de légumes et ses prairies. Cette semaine, notre article analysera les cultures des oliveraies et leur production en Espagne. Cette culture comprend plus de 100 variétés. Il compte 10 variétés prédominantes et de nombreuses Appellations d’Origine (DO).
LES OLIVIERS
La valeur de la production des oliveraies s’est élevée à 5.307 millions d’euros en 2022, selon les données de l’Avance de la Renta Agraria Nacional. Elle représente 14% de la production végétale.
La production a enregistré une augmentation en valeur par rapport à 2021, alors que dans le même temps il y a eu une forte réduction en volume, en raison de la sécheresse et des conditions météorologiques défavorables qui ont réduit les récoltes. Il s’agit du volume le plus faible des dix dernières années, à quelques encablures des récoltes limitées de 2005 et 2012.
La situation inflationniste a entraîné une augmentation des coûts de production depuis 2022, bien qu’elle ait été répercutée sur le prix du produit final, à des niveaux historiquement élevés.
Dans l’oléiculture, les rendements des cultures irriguées sont trois fois plus élevés que ceux des cultures sèches. La valeur des terres irriguées augmente légèrement, tandis que celle des terres sèches est stable. Les exploitations sont légèrement plus grandes sur les terres irriguées.
En 2023, un impact climatique a eu un effet négatif sur la production d’olives. La culture a été gravement affectée par des températures trop élevées qui ont compromis la formation des fruits. Pour l’instant, il s’agit d’un épisode isolé qui n’a pas affecté la valeur des terres.
– La stabilité de la consommation d’huile d’olive en Espagne au cours de la dernière décennie garantit un revenu stable et signifie que l’oliveraie est perçue par les agriculteurs comme une “valeur sûre”.
– L’oléiculture est une culture à long terme. Elle doit être entretenue sur de longues périodes pour amortir l’investissement qu’elle représente. Cela favorise une faible volatilité de la valeur foncière de cette culture, ce qui en fait une culture stable.
MODALITÉS DE SURFACE ET D’IRRIGATION
GÉNÉRALITÉS. Les oliveraies atteignent 2.768.200 ha cultivés en 2022 (-0,1% par rapport à 2021) et représentent 16% de la superficie totale cultivée.
LOCALISATION Elle est fortement concentrée dans les zones intérieures de la moitié sud, en particulier en Andalousie (60,4 % de la superficie totale consacrée à cette culture, Jaén et Cordoue se distinguant), en Castille-La Manche (16,1%) et en Estrémadure (10%).
TYPE D’IRRIGATION.
Irrigué. 31% de la superficie des oliveraies est irriguée. Cela représente 23% de la superficie irriguée nationale totale
C’est le groupe qui occupe la 2ème place en termes de superficie irriguée, derrière les céréales et à l’exclusion des pâturages.
Cultures pluviales. La culture sèche représente 69% de la superficie totale des oliveraies.
ÉVOLUTION. La superficie des oliveraies a montré une tendance à la hausse tout au long de la série historique depuis 2004, plus prononcée au début de la période étudiée (+7,1% au cours des 10 dernières années) et plus modérée au cours des dernières années (+4,4% au cours des 5 dernières années). En 2022, elle est restée stable :
– Les principales régions productrices (Andalousie, Castille-La Manche et Estrémadure) affichent une tendance à la hausse, avec des signes de léger ralentissement en 2022.
– Dans la Comunidad Valenciana et en Murcie, la tendance est à la baisse, et ce depuis les 10 dernières années.
– Des baisses récentes mais significatives sont enregistrées en Castille et Léon (-5,1% d’une année sur l’autre).
PRIX DES TERRES AGRICOLES
La valeur de cette culture a eu tendance à se stabiliser après avoir subi des corrections au cours de la période 2009-2016, conformément au cycle économique général et sous l’effet des changements apportés à la PAC en 2009. Depuis 2020, des tendances différentes peuvent être observées en fonction du mode d’irrigation. En raison du rendement qu’elle génère, la valeur unitaire de l’irrigation es plus élevée que celle de l’irrigation pluviale. Dans les deux modalités, le prix des terres destinées à la transformation de l’huile d’olive est plus élevé que celui des olives de table.
Au niveau national, le prix des terres pour les oliveraies est stable pour les terres irriguées et non irriguées, avec une légère tendance à la baisse pour ces dernières.
rrigation. Stabilité à partir de 2022 après une période de hausse des prix entre 2015 et 2021. La croissance moyenne des 5 dernières années est de +1,2%. En 2023, la valeur moyenne est de 36.400€/ha.
Sec. Tendance en légère baisse depuis 2020 après une période de hausse des prix entre 2016 et 2019. La croissance moyenne des 5 dernières années est de +0,2%. En 2023, la valeur moyenne est de 23.600€/ha.
IMPULSION DU MARCHÉ
Détail géographique
Andalousie. Un engagement en faveur de l’oliveraie en tant que “valeur sûre” a été détecté. Dans certaines régions, elle commence à remplacer la culture des amandes. La récolte de 2023 a été affectée dans certaines zones en raison de la chaleur précoce qui a affecté la floraison et la formation des fruits.
Aragon. Une faible production est enregistrée en raison des conditions météorologiques, qui ont déjà affecté deux récoltes consécutives dans la région.
Castille-La Manche. La tendance est aux cultures ligneuses, y compris les olives. Les activités d’achat et de vente de terres sont principalement associées à des modalités intensives et superintensives. Production réduite en 2023 en raison du climat et de la sécheresse.
Castille et Léon. Faible production en 2023 en raison du climat. Catalogne. Faible production en 2023 en raison du climat.
Estrémadure. Stabilité malgré une légère baisse de la production en 2023.
La Rioja. Bonne production irriguée. Dans La Rioja, la production n’a pas été affectée par la chaleur précoce qui a détruit les fruits dans d’autres communautés.
Source : Tinsa
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