Premier producteur d’Europe (largement devant la Grèce et la France) l’Espagne augmente chaque année sa production, s’adaptant à la demande et à la spectaculaire croissance de la consommation de ce fruit : en Europe, en seulement 10 ans, sa consommation a été multipliée par 3 et les perspectives pour les prochaines années affolent les professionnels.
C’est dans la région de Malaga, plus précisément à l’Axarquía que se situe la principale zone de production espagnole, mais ces dernières années, la culture d’avocat s’est répandue le long des côtes andalouses et méditerranéennes, remontant jusqu’à la région de Valence. Introduit en Europe par “les conquistadors” , l’avocat est passé d’un statut de fruit exotique à un produit de consommation courante et l’Espagne les cultive sur environ 15 000 Ha contre 10.000 il y a seulement 5 ans.
Ces dernières années, les agriculteurs Espagnols ont donc intensifié cette production, mais la Grèce, l’Italie et le Portugal ont mis en œuvre de nouveaux projets, imitant le modèle réussi de l’Andalousie et voulant ainsi s’adapter à la tendance healthy qu’incarne parfaitement l’avocat : anti-inflammatoire, plein de fibres, de vitamines C, E et K, il a un impacte positif sur la glycémie et ses phytosterols sont réputés pour faire baisser le mauvais cholestérol. Ultra facile à préparer (même pas besoin de le cuire !) il complète ou accompagne à merveille de nombreux plats qui vont de la simple salade au sushi en passant par un smoothie ou une tartine…
Dans la région de Valencia, la crise de rentabilité qui touche le secteur des agrumes a conduit de nombreux agriculteurs à opter pour cette production plus rentable puisque le prix du kilo à la vente est parfois 5 fois supérieur à celui d’1 kilo de clémentines. Mais les coûts de production plus élevés ont malheureusement un coût environnemental important, car l’avocatier a un besoin massif d’eau et donc d’irrigation, dans des régions souvent en déficit hydraulique.
Le vaste marché de l’avocat aiguise les appétits et est devenu ultra concurrentiel avec de gros producteurs comme le Mexique, la République Dominicaine ou plus proche, Israël et le Maroc qui exportent massivement en Europe, augmentant l’offre et mettant ainsi les prix sous pression, comme c’est le cas en ce moment.
L a u r e n c e L e m o i n e