Croisée par hasard un samedi matin près de l’Opéra, l’association MAD for Swing est une réunion de passionnées de danse, le swing en l’occurrence, qui organise nombre d’événements dans la capitale espagnole. De ce charmant groupe qui “balance” se dégagent un plaisir et une douceur de vivre hors du commun… de quoi avoir envie de sauter dans ses tennis pour essayer de swinger avec eux. Rencontre avec le Président actuel de cette jeune association, Jesus Carreras.
LCE : Quand l’association MAD for Swing a-t-elle été créée et comment est-elle née ? Combien êtes vous de danseurs aujourd’hui ? La naissance de l’association est le fruit d’un groupe de danseurs passionnés, sachant que Madrid regorge déjà d’initiatives quant au swing, initiatives dont nous faisons donc partie aujourd’hui. Nous souhaitions créer un point de rencontre indépendant des écoles de danse madrilènes, afin de réunir toutes les sensibilités différentes qu’englobe le swing. A l’heure actuelle nous sommes une centaine de membres et l’association est née en janvier 2013 !
LCE : Qu’est ce que le swing ?… À Madrid, nous dansons principalement le Lindy Hop, mais aussi le Balboa, le Blues et le Boogie-Woogie. Le Lindy Hop en tant que danse prend ses origines dans l’Amérique des années 30-40. Durant cette époque révolutionnaire, les adolescents vibraient au rythme endiablé de ce de jazz frénétique qu’est le swing, qui repose sur beaucoup d’improvisation et une grande musicalité. C’est d’ailleurs pour cette raison que la danse née du swing est très amusante et assez peu structurée au niveau des pas. Il s’agit plutôt de connaître les bases, puis de laisser le corps s’exprimer ! En fin de compte, l’essentiel est de s’amuser avec votre partenaire et explorer toujours plus ce sentiment de la musique qui inonde votre corps.
LCE : Pourquoi le swing d’ailleurs ?! Qu’y a-t-il de magique dans “l’esprit swing” ? La plupart des gens se mettent à danser le swing parce qu’ils veulent essayer quelque chose de différent, changer un peu leur quotidien, ou bien dans certains cas essayer une autre danse. Parmi nos membres, nous comptons des danseurs de tango, de salsa etc, mais aussi des ballerines classiques et des adeptes de la danse contemporaine. Mais dans notre cas, comme nous organisons beaucoup d’événements dans la rue, les gens s’approchent en nous voyant danser, curieux, et finissent par venir nous dire « Mais qu’est-ce que c’est amusant ! Vous riez en dansant !! Moi aussi je veux essayer ! Je peux ? Où est-ce qu’on peut apprendre à danser ? » Là, on sait que la personne est tombée dedans et qu’elle va automatiquement commencer à danser. Alors ce qu’il faut garder à l’esprit c’est que cette danse est portée entièrement sur l’improvisation, tout est une question de rythme… et ça, nous l’avons tous, à notre manière ! Après les premiers essais, il faut voir si l’atmosphère swing vous plaît, observer comment votre corps réagit à la musique (peu importe l’âge ou si vous avez dansé auparavant ou pas), et puis vous allez commencer à aimer ! Alors venez sur www.madforswing.es et regardez notre calendrier d’événements afin de venir nous rejoindre pour partager un moment de swing. Nous organisons beaucoup d’événements différents, il y en a presque tous les jours. Généralement, ce sont les femmes qui veulent essayer d’abord. Mais il faut proposer à sa moitié de venir essayer aussi, il aimera !
LCE : Quels genres d’événements organisez-vous et à quelle fréquence ? Donnez-vous des cours pour apprendre le swing, même aux débutants ? Au sein de l’association nous ne donnons pas directement des cours pour apprendre le swing, mais nous recommandons des professeurs dans Madrid. Nous voulons être un point de rencontre pour tous les danseurs de Madrid, mais nous ne souhaitons pas jouer sur le terrain des écoles et autres organisations, que nous respectons et soutenons aussi. Pour ce qui est des événements, nous organisons aussi de grands événements comme celui à venir ce week-end, le 20 juillet à la salle Galileo Galieli. Ce sera un grand concert de swing en live avec un groupe de 19 musiciens, où nous serons plus de cent danseurs ! C’est comme un retour dans les années 40 à New York !! Le bonheur.
LCE : A peu près combien de passionnés vous suivent aujourd’hui ? Sur Facebook, nous sommes plus de 400 fans, mais dans Madrid il y a environ 500 danseurs de swing ! LCE : Je vous ai vus près de l’opéra le week-end dernier, c’était génial ! Vous faîtes ça souvent donc ? Oui, tous les deuxièmes samedis du mois, nous allons danser dans la Calle Santiago entre 12h et 14h30. Nous allons toujours dans cet endroit car nous avons un accord avec l’association de commerçants du quartier Santiago. LCE : En combien de temps peut-on atteindre un niveau suffisant pour venir s’amuser avec vous ? On peut s’amuser dès la première fois… !
LCE : Quel est le secret pour épater la galerie ? Qu’est ce qui fait toute la différence entre un bon et un mauvais danseur de swing ? Chez un homme et chez une femme ? La différence se fait par rapport à son partenaire ! C’est la seule chose à laquelle vous devez penser, votre partenaire. Il faut essayer de s’amuser avec cette personne et que cette personne s’amuse aussi. Comme le disait Frankie Maning, le grand maestro du Lindy Hop, il faut traiter sa partenaire de swing comme si celle-ci était une reine. Vous dansez avec une reine, quel que soit son niveau ! Pour les femmes, le plus important est de se laisser emporter par le swing et de s’amuser !
LCE : Vous m’avez dit que je croiserai des Français lors de vos événements, les Français aiment le swing alors ? Oui, beaucoup ! Nos danseurs français sont de Toulouse, qui est un des endroits dans le monde où l’on trouve les meilleurs professeurs de swing, surtout pour le Balboa. Grenoble est aussi une ville qui swing ! LCE : Le Courrier d’Espagne aimerait avoir les 3 bonnes raisons de venir swinger avec vous prochainement ?!… L’énergie, l’ambiance et la bonne musique !! N’oubliez pas que nous parlons du jazz des années 30-40. Aujourd’hui la plupart des gens voient le jazz comme une musique d’intellectuels, quelque chose qui s’écoute plus qu’il se danse… c’est la référence du Bebop, c’est à dire du jazz post-swing. Mais quand ils entendent du swing sur lequel ils peuvent danser, alors c’est la folie !! Pour suivre leur actualité Mad For Swing est aussi sur Facebook ! Photos prises lors de l’événement Comisario Balboa con Gangsterswing du 29 juin 2013, au centre Gallego de Madrid et dans la Calle Santiago le samedi 13 juillet 2013.