Plus de mille pharmacies risquent de mettre la clé sous la porte

Actuellement, de nombreuses pharmacies espagnoles traversent une situation financière pénible. Quatre années de coupures budgétaires et de mesures visant à contrôler les dépenses publiques du marché pharmaceutique pourraient bien obliger certains pharmaciens à fermer leurs portes. Baisse des prix, chute du bénéfice, factures et dettes font désormais partie du quotidien de certains professionnels du secteur. Concrètement, plus de mille pharmacies sont concernées par cette situation, soit 5% des 21.458 ouvertes en Espagne. Près de 300 établissements font déjà l’objet de concordats préventifs, selon les données dont dispose le Groupe Cofares, leader de la distribution pharmaceutique en Espagne. De plus, 3.200 pharmacies bénéficieraient de crédits concédés par les propres coopératives de distribution afin de faire face à l’achat des médicaments, faute de financement. Dans l’ensemble, une pharmacie sur cinq est sur la corde raide, d’après le rapport présenté par Antares Consulting la semaine dernière à la demande de Cofares. Les régions endettées La situation financière des pharmacies s’aggrave dans les communautés autonomes qui accumulent les dettes. Toujours d’après Cofares, la Catalogne, Valence, les Îles Canaries et les Baléares, font notamment partie de ces régions touchées par les retards de paiement provoquant l’asphyxie financière de nombreuses pharmacies. En 2013, sur les 98,4 millions d’euros mis à disposition par Cofares pour renflouer les caisses des pharmacies, près de deux euros sur trois ont servi à reporter les délais de paiement de ces commerces. Ceci n’est autre que le résultat d’une politique sanitaire basée sur la réduction des dépenses publiques des ordonnances, la partie la plus visible et contrôlée du Système National de Santé. Des mesures qui ont entraîné la perte de plus de 3 milliards d’euros entre 2010 et 2013 en matière de médicaments délivrés en pharmacies, soit une baisse de 24,8%. Ces cinq dernières années, le marché pharmaceutique a vu son bénéfice diminuer de 34%. Actuellement, les citoyens financent 13,6% de la facture pharmaceutique, soit plus de 1,2 milliards d’euros, alors qu’avec le système précédent, les patients ne payaient que 5,7% du montant de l’ordonnance, selon Antares. Cette hausse est due à l’augmentation de la participation aux coûts des médicaments, depuis juillet 2012, qui oblige désormais les retraités à débourser 10% du prix de l’ordonnance, un montant qui varie tout de même en fonction de leurs revenus. Prévisions Même si le marché des ordonnances a connu une hausse de 6,6% lors du deuxième semestre 2013, le Cabinet de Conseil Antares prévoit un changement de tendance à partir du second semestre 2014. En effet, la mise en place de nouveaux prix de référence entraînera le marché dans une nouvelle période de stagnation jusqu’à 2016, puisque le gouvernement prévoit l’adoption de nouvelles mesures pour continuer de contrôler les dépenses. Afin que la croissance du secteur reprenne, le Vice-Président de Cofares, Juan Ignacio Güenechea, exige un changement du système de remboursement puisqu’il provoque de grandes inégalités entre les pharmacies, en les obligeant à restituer des fonds à l’État en fonction d’un chiffre d’affaires qui n’a rien à voir avec la situation financière de la pharmacie.  

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