Les professionnels du secteur le savent, se loger à Valencia est de moins en moins facile et surtout de plus en plus cher. Car le marché du logement à long terme a beaucoup évolué ces dernières années, entre autres parce que bon nombre de propriétaires ont décidé de convertir leur bien en un logement touristique, souvent (pas toujours et de moins en moins) plus rentable…
Ce sont surtout les logements bons marché qui commencent à se faire rare : un récent rapport publié par la Direction générale du logement de la Generalitat, met en garde contre l’effondrement grave des loyers abordables (moins de 500 euros par mois) dans toute la région de Valencia. Les chiffres en effet parlent d’eux même : en 4 ans, le nombre de logement bon marché a baissé de 82 %. Selon ce document, l’augmentation des prix de location dans la région de Valence a été de 10 % l’année dernière et 27 % au cours des trois dernières années, soit une augmentation supérieure à celle de l’Espagne dans son ensemble (9 % l’année dernière et 20 % au cours des trois dernières années). Une analyse détaillée montre surtout une baisse significative et général des offres de logement locatifs avec la presque disparition des logements très abordable. Entre mai 2014 et mai 2018, l’offre de logement locatif dans les principaux portails immobiliers a été réduite de plus de la moitié… Et ce sont surtout les logements à moins de 500 euros qui ont diminué (-82 %) pendant que ceux disponible à des prix supérieurs à 600 euros augmentait.
C’est la province de Valencia qui a les prix les plus élevés, avec une tendance à la hausse au premier semestre de 2018 et un prix moyen de 8,7 euros par mètre carré, ce qui signifie, pour un logement typique de 80 mètres carré, 696 euros par mois (8.352 par an).Mais cette tendance pourrait marquer sérieusement le pas, car les nouvelles et nombreuses dispositions pour limiter les logements touristiques obligent bon nombre de propriétaires à remettre leur bien sur le marché de la location à long terme. Le fait que les plates-formes de type Airbnb, soient obligées en 2019 de communiquer au fisc les données des loueurs comme leur chiffre d’affaires est une mesure assez dissuasive.Soulignons que cette tension, qui existe sur le marché de la location, ne s’explique pas seulement par l’irruption d’Airbnb ou autre plate forme de ce genre : en effet, Valencia attire de plus en plus d’expats et de digital-nomad qui voit la ville et sa région comme un endroit idéal pour vivre et travailler… Certaines entreprises et familles ont quitté Barcelone pour s’installer dans la troisième ville d’Espagne et enfin, certains de ceux que l’on appelle les “enfants de la crise” (ces valenciens qui sont partis à l’étranger pour travailler) commencent à revenir au pays attirés par les bons chiffres actuels de la croissance.
Laurence Lemoine