par Carla Cornu 
Analyse/Il n’est pas nouveau que le modèle de gestion espagnol, notamment en ce qui concerne les vacances et surtout la modalité « all-inclusive », soit admiré et imité dans d’autres parties du monde, en particulier en ce qui concerne le contrôle des coûts. En fait, les professionnels espagnols sont très recherchés par les grandes chaînes internationales, où nombre d’entre eux occupent déjà des postes de direction. Toutefois, ces dernières années, ces chaînes ont fait un pas en avant en signant des accords de collaboration spéciaux avec des chaînes espagnoles. Le dernier cas en date est la société de gestion créée par Grupo Piñero et Hyatt pour exploiter la marque Bahia Principe, selon les informations touristiques d’ HOSTELTUR. Mais ce n’est pas le seul.
Depuis des années, les marques hôtelières espagnoles sont dans le collimateur des chaînes internationales. En témoignent les opérations menées par AC Hotels et Marriott International, NH Hotel Group et Minor International et celle d’Alúa Hotels, d’abord avec ALG, puis avec Hyatt.
L’expérience de gestion dans le segment des vacances, la qualité des professionnels et la forte présence territoriale ont séduit les grands acteurs.
Mais depuis 2010, date à laquelle AC Hotels a créé une joint-venture avec Marriott pour créer une marque avec projection en Amérique latine et en Europe, AC Hotels by Marriott, les opérations sont devenues plus sophistiquées, également en raison du poids et de la projection sur le marché des grands groupes espagnols.
Ainsi, il y a presque deux ans, Iberostar et IHG ont signé une alliance pour la commercialisation de 70 complexes hôteliers avec 24.300 chambres, créant une nouvelle marque, Iberostar Beachfront Resorts, qui regroupe tous leurs établissements à l’exception des établissements urbains et de ceux situés à Cuba. Dans la nouvelle catégorie des partenaires exclusifs, ils rejoignent les 260 établissements des marques d’IHG telles que Six Senses, Regent, InterContinental, Kimpton, Hotel Indigo, Crowne Plaza, Holiday Inn et Holiday Inn Club Vacations.
Et leurs plans de croissance ne s’arrêtent pas là, puisqu’ils ont annoncé l’ajout au pipeline d’ IHG de 6 autres propriétés Iberostar Beachfront Resorts, représentant quelque 3.000 chambres ; un pipeline qui se développera « pour accroître la présence de la marque grâce à l’accord commercial établi pour une durée initiale de 30 ans, avec une option de renouvellement pour des périodes supplémentaires de 20 ans d’un commun accord », comme l’expliquent les mêmes sources.
Cette alliance stratégique permet à Iberostar Beachfront Resorts de bénéficier de la technologie, du savoir-faire et de l’envergure mondiale d’IHG en s’intégrant dans sa plateforme commerciale, y compris les canaux de distribution et le programme de fidélité IHG One Rewards, qui compte plus de 100 millions de membres. Dans le même temps, la famille Fluxá reste propriétaire à 100% d’Iberostar et paie une redevance pour tout cela, selon un mécanisme similaire à celui de son modèle « asset light ».
Groupe Piñero et Hyatt
L’engagement en faveur de la formule asset light pour stimuler son expansion est également à l’origine de l’alliance stratégique à long terme signée entre Grupo Piñero et Hyatt Hotels Corporation, par laquelle les deux entités créent une société de gestion détenue à 50% et propriétaire de la marque Bahía Príncipe Hotels & Resorts.
En conséquence, 23 complexes hôteliers – 22 de la marque et le complexe exclusif Cayo Levantado– avec plus de 12.000 chambres au Mexique, en République dominicaine, en Jamaïque et en Espagne, rejoindront la collection Inclusive de Hyatt, tandis que Grupo Piñero utilisera la plupart des ressources générées par l’opération pour rénover ses complexes hôteliers.
L’accord permettra également à Bahia Principe d’adhérer au programme de fidélité World of Hyatt, qui compte 40 millions de membres. Comme l’a révélé Antonio Catalán, président de la société de gestion ACHM Hotels by Marriott, il y a tout juste une semaine, lors d’une de ses conversations avec les hauts dirigeants de la chaîne américaine, il les a accusés de « ne pas savoir gérer les hôtels, de ne pas être des hôteliers ; toute leur force était due aux 200 millions de membres de leur programme Marriott Bonvoy ».
« Cette affirmation est peut-être trop catégorique, mais il ne fait aucun doute qu’avec ces alliances, les entreprises hôtelières espagnoles bénéficient de la présence internationale des grandes chaînes, de leurs systèmes de distribution, de leurs paris technologiques et de leurs clients fidèles, tandis que les entreprises internationales profitent d’un modèle de gestion réussi et pleinement mis en œuvre, non seulement en Espagne, mais aussi dans les destinations du monde entier où les entreprises espagnoles sont particulièrement fortes.
Source : Hosteltur
