A vendre: un Château en Espagne

Le gouvernement espagnol a décidé de mettre aux enchères un château de la province de Tolède, ancienne résidence d’Isabelle la Catholique. Mise à prix de l’édifice récemment rénové : 9,5 millions d’euros. Le château de Maqueda, petit village de la province de Tolède situé à 80 kilomètres de Madrid, semblait être un puits sans fond pour le gouvernement. Cette forteresse d’architecture maure, où avait résidé Isabelle la Catholique avant son mariage, avait bénéficié ces dernières années d’un investissement de plus 5 millions d’euros de la part de l’État pour qu’y soit deplacé le Musée de la Garde Civile, actuellement à Madrid. Un musée exposant uniformes, armes et fiches pédagogiques, qui n’a d’ailleurs guère séduit depuis son ouverture en 1982 dans la capitale espagnole, attirant à peine une quinzaine de visiteurs par jour, malgré l’entrée gratuite. Le château de Maqueda, ancienne caserne de la Guardia Civil et propriété de l’Etat espagnol, était donc destiné à accueillir le nouveau musée suite à une décision remontant à l’année 2005. Le projet fut confié à un cabinet d’architectes de Madrid, les travaux débutèrent peu après et le futur musée commençait même à recevoir les premières pièces à exposer, des photos de gardes civils assassinés par le groupe terroriste basque ETA. Monument historique depuis 1931 Selon le maire du village, Esteban Rios, le bâtiment avait encore besoin d’un million d’euros d’investissement pour achever les travaux nécessaires et assurer le succès du projet. Mais après les 200.000 euros injectés en 2010 dans le cadre du plan E du gouvernement Zapatero (Plan Espagnol pour stimuler l’Economie et l’Emploi), l’État a finalement décidé de stopper tout financement et d’inclure le château dans la liste de ses 15.134 biens immobiliers mis en vente. Le château de Marqueda, classé Monument artistique et historique depuis 1931, sera mis aux enchères au prix de départ de 9,588 millions d’euros. Les habitants de la petite localité savent que leur château pourrait prochainement devenir un hôtel ou autre centre de congrès. « Si au moins ça nous apporte du travail », confiait l’un d’entre eux, visiblement résigné. Elus et intellectuels de la région regrettent pour leur part que le gouvernement ait décidé de se séparer d’un tel joyau du patrimoine national.

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