Le Conseil des ministres exécutera le projet de loi, qui sera approuvé par le Congrès des députés avant la fin de l’année. (Brainsre.news)
25/10/21
Le gouvernement franchit une nouvelle étape dans l’approbation finale de la nouvelle loi sur le logement. Mardi prochain, le Conseil des ministres approuvera le projet de loi qui sera transmis au Congrès des députés pour être voté avant la fin de l’année. Cela a été confirmé par le président du gouvernement, Pedro Sánchez, lors d’un congrès régional du PSOE.
Par ailleurs, les budgets généraux de l’État comprendront un poste permettant de mettre à disposition des jeunes de moins de 35 ans, 250 euros pour aider à payer le loyer.
Les principales mesures de cette nouvelle réglementation comprennent une surtaxe de 150 % de l’IBI des maisons vides ; l’obligation de réserver 30 % de toutes les promotions aux logements protégés, la moitié aux loyers sociaux ; l’obligation de baisser le prix des loyers pour les grands propriétaires de plus de 10 logements, dans les zones déclarées stressées ; et un gel des loyers et des incitations fiscales pour les petits exploitants.
De manière prévisible, toutes ces mesures doivent être exécutées par les Communautés Autonomes et les Mairies. Sous cette prémisse, le Parti populaire a annoncé que dans les régions qu’il gouverne, il n’adoptera pas les nouvelles réglementations.
Baisse des investissements
Après avoir pris connaissance de la nouvelle réglementation, le cabinet de conseil EY a modifié ses estimations d’investissement sur le marché du build to rent. Selon Javier García-Mateo, associé responsable de l’immobilier au sein de la division Stratégie et transactions, jusqu’en 2025, 18.000 logements locatifs seront promus, soit 7.000 de moins que prévu.
En plus du nombre de logements neufs, le parc de logements locatifs pourrait retomber sur l’existant entre 2000 et 2010, seulement 11% de l’offre totale et avec une qualité moyenne faible.
Réactions de l’industrie
Des employeurs Asprima et APCEspaña, ils assurent que “les entreprises qui investissent et créent des emplois dans le secteur seront lésées et le manque de sécurité juridique entraînera une contraction de l’activité dans les communautés autonomes et les municipalités qui mettent en œuvre ces mesures”.
Ils ajoutent que là où ces mesures ont été essayées, elles n’ont pas fonctionné. Il donne l’exemple de la Catalogne où 55,3% ont arrêté d’investir en attendant un nouveau scénario, 31,6% ont réduit leur investissement et 13,1% ont transféré leur investissement vers un autre territoire.
De son côté, Mikel Echavarren, partenaire de Colliers en Espagne, souligne que « le risque de baisse des revenus dans les zones déclarées stressées par les municipalités ouvre un royaume de Taifa sur le marché immobilier espagnol et annulera l’investissement dans des emplacements considérés à haut risque pour les investisseurs ».
Echavarren estime que l’augmentation des coûts fiscaux et la baisse des loyers entraîneront directement l’arrêt des nouveaux investissements. La fiscalité des grands propriétaires est déjà très négative, puisqu’ils ne peuvent pas récupérer la TVA sur leurs investissements, auprès de leurs prestataires, de l’entretien et des rénovations. Parler de retirer vos « privilèges fiscaux » est un concept très malheureux. »
Enfin, il conclut que bien qu’étant « en attente de voir en quoi consiste l’obligation de consacrer 30 % des nouveaux développements à l’habitat protégé. Si cette mesure suit celles prises par la Mairie de Barcelone, elle provoquera le même résultat que dans cette ville, la paralysie des nouvelles promotions ».
Source : Gabriel Santamarina, Brainsre.news