Elle s’est tournée vers une plateforme de crowdfunding pour récolter 4,7 millions d’euros. Les logements étaient destinés à la vente, mais seront finalement loués à des jeunes.
Distrito Natural a opéré un virage à 180 degrés dans son projet d’éco-habitat à Villaverde. Le promoteur spécialisé dans la conception et la promotion de l’éco-habitat a changé ses plans et a décidé que l’immeuble de ce quartier du sud de la capitale serait destiné à des locations abordables pour les jeunes.
L’immeuble dit Talco est situé au numéro 82 de la Calle Talco dans la capitale, à l’angle du Paseo Alberto Palacios, et comprendra 17 logements à louer, avec des loyers jusqu’à 30% inférieurs à ceux du marché et destinés à des personnes de moins de 35 ans.
L’une des caractéristiques les plus remarquables du bâtiment est sa durabilité, puisqu’il fonctionnera entièrement avec des énergies renouvelables, et le fait qu’il propose un modèle de logement collaboratif et de cohésion sociale. Selon Distrito Natural, le bâtiment disposera d’espaces communs pour favoriser les relations intergénérationnelles entre les locataires et les personnes âgées du quartier par le biais d’activités telles que l’accompagnement, les ateliers et l’échange de connaissances.
L’objectif est de faire de Talco “un point de rencontre pour les personnes âgées du quartier”. Il répond ainsi à 2 enjeux sociaux majeurs : il facilite l’accès au logement pour les jeunes et met fin à la solitude non désirée dont souffrent de nombreuses personnes âgées. C’est aussi un bâtiment décarboné qui produira sa propre énergie à partir de sources renouvelables.
Le promoteur a ce projet dans les cartons depuis 4 ans. Initialement, il prévoyait 18 logements à vendre, avec des prix allant de 199.000 à 340 000€, ainsi que 320 m2 d’espaces communs, dont un toit-terrasse avec un potager urbain, 2 locaux polyvalents pour un espace de coworking, une bibliothèque, une cuisine partagée, une laverie, une connexion internet partagée, un cinéma d’été sur le toit et des cours de cuisine pour les résidents.
Cependant, l’arrivée de la crise du logement et la demande croissante de logements locatifs ont entraîné un revirement du projet.
“Le bâtiment a été mis sur le marché en BTS (Build to Sell) en pleine pandémie, une période peu propice à ce type de développement, nous l’avons donc retiré du marché et avons décidé d’attendre que ce moment délicat soit passé. Une fois la pandémie et la crise des prix passée, nous avons analysé la situation et les besoins du quartier pour proposer un projet en adéquation avec le contexte actuel”, a déclaré le promoteur à idealista/news.
D’autre part, ajoute-t-on du côté de Distrito Natural, “nous avons vu que dans le contexte de Villaverde, il était très intéressant de développer un projet beaucoup plus social pour répondre aux besoins de l’endroit. Nous pensons que ce projet, Entre Generaciones, qui a déjà été présenté à différentes entités et initiatives et qui a remporté le prix Impacta 2022 de Madrid, correspond davantage à l’ADN de notre mission en tant que promoteur de l’impact et nous avons conclu qu’il s’agissait de la meilleure proposition. Enfin, nous avons observé que le capital institutionnel s’intéresse davantage à ce type de projet en raison de l’impact environnemental et social qu’il a sur leurs portefeuilles d’actifs”.
Un tour de table d’investissement de 4,7 millions d’euros
Le promoteur est à la recherche de capitaux et s’est tourné vers la plateforme de crowdfunding Bolsa Social pour tenter de lever 4,7 millions d’euros pour la construction du projet. Un tour de table auquel il est possible de participer avec un investissement minimum de 1.000€.
Le directeur de Bolsa Social, Fernando Summers, explique qu’avec cette proposition, ils offrent aux investisseurs “l’opportunité de participer à un projet innovant avec un fort impact social et environnemental”. Summers ajoute qu’il est convaincu que Distrito Natural réunira les capitaux nécessaires “pour que, bientôt, le bâtiment Talco et tout ce qu’il représente transforment la réalité sociale de Villaverde”.
Différences entre “coviviendas” et “cohousing”.
Le promoteur assure que le concept de co-habitat présente quelques différences avec le cohousing. Le “cohousing” est compris comme l’autopromotion d’un bien immobilier par un groupe de personnes qui souhaitent vivre en communauté, sous un régime de droit d’usage (qui n’est ni la location ni la propriété) et conçu pour une multitude d’usages partagés”, selon Distrito Natural.
Selon l’entreprise, “l’OMS prévient que la solitude est devenue l’un des grands problèmes du XXIe siècle. Nous sommes de plus en plus isolés, surtout les personnes âgées, malgré le fait que les villes se densifient et que la technologie nous connecte plus rapidement. La colocation pose les bases de la récupération d’espaces et d’expériences partagés entre voisins, des plus traditionnels – comme le prêt mutuel de sel ou le baby-sitting – aux nouveaux, comme la production collective d’énergie photovoltaïque. C’est aussi une question d’économies : pourquoi payer 18 connexions internet quand on peut en partager une ?
C’est pourquoi il affirme que “la colocation est un modèle de logement résilient adapté à l’avenir. Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de progression du changement climatique, nous pourrons mieux relever les défis si nous concevons des maisons qui ne consomment pratiquement pas d’énergie, produisent leur propre électricité, recyclent l’eau ou permettent de faire du télétravail sans quitter leur bâtiment”.
Source : Idéalista