Vous ne connaissez pas encore bien les Fallas, ces grandes fêtes de Valencia ? Vous n’êtes pas certain de bien faire la différence entre une Falla, un casal et une Fallera ? Le concept de Mascleta vous échappe et vous n’avez aucune idée de ce qu’est la Ofrenda ? Voici un résumé en quelques mots clefs, un kit de survie pour appréhender l’essentiel de la terminologie “Fallera” et ainsi mieux comprendre ces fêtes spectaculaires qui ont lieu en ce moment même dans la troisième ville d’Espagne.
Commençons cet article de vulgarisation avec le terme FALLA : une Falla désigne à la fois l’œuvre artistico-satirique qui se trouve répartie dans toute la ville de Valencia, et les villages avoisinant (il y en a 700 au total !) mais aussi le groupe de voisins et amis (los Falleros y Falleras) qui toute l’année se réunit pour préparer ces festivités au sein d’un CASAL, lieu de regroupement. Ces immenses personnages tout en couleurs sont en polystyrène et constituent un musée à ciel ouvert et éphémère puisque toutes ces créations finiront brûlées le soir du 19 mars (c’est la Crèma) excepté un personnage qui sera “sauvé” et qui rejoindra le fameux musée des Ninots.
La OFRENDA est l’autre grand moment des Fallas, avec pendant deux jours le défilé incessant de toutes les Falleras et Falleros en habits traditionnels, environ 100 000, qui viennent fleurir une immense vierge en bois placée au centre de la Plaza de la Virgen. Cette procession se fait avec recueillement, mais également au son des bandes musicales.
Chaque participant dépose des œillets rouge ou blanc qui forment le manteau de la Sainte Patronne de Valencia. Cette procession a débuté de manière tout à fait informelle en 1941.
La fameuse MASCLETA : il s’agit d’un rendez-vous incontournable, tous les jours à 14 h Plaza del Ayuntamiento du 1er au 19 mars. Une MASCLETA est un spectacle pyrotechnique diurne dont le nombre de décibels peut atteindre 120 et le poids de poudre brûlée plusieurs centaines de kilos… Bref, une symphonie de détonation aussi aveuglante qu’assourdissante… Il faut être sur place pour “comprendre”…
Chaque Falla organise aussi ses propres mascletas et “traca” pour ajouter quelques décibels.
La PLANTA : ce terme désigne les quelques jours pendants lesquels sont installés les fameux personnages et scènes qui forment une FALLA. La Planta commence de plus en plus tôt, avant le 15 mars, car tout doit être prêt pour le 16, journée décisive, car le jury inspectera chaque monument et décernera plus tard les prix à chacune des catégorie. Ces incroyables fêtes sont coordonnées par la JUNTA CENTRAL FALLERA : ce comité organisateur dépend de la Mairie de Valencia et organise l’ensemble des festivités comme la sécurité, l’élection des Falleras Mayores, le programme, les prix décernés aux meilleures Fallas, etc.
La SEMANA GRANDE : Les Fallas ont l’air de durer longtemps mais en fait, une grande partie des festivités est surtout concentré entre le 15 et le 19 mars (la semana grande). Le coup d’envoi est donné le 15 à minuit avec la Nit de l’Alba, ces feux d’artifice tirés à minuit par chaque “casal fallera”.
Churros, buñuelos et chocolat chaud ! On n’oublie pas de manger (et de boire aussi !) pendant les Fallas ! À l’odeur de poudre, s’ajoute celle des beignets souvent fait avec du potiron (et toujours avec de l’huile bien frite !)… Impossible d’éviter les camions et stands de fingers-food et fritures en tout genre : ils ont pullulé ces dernières années et il y en a partout !
La CREMA : c’est ce qui marque la toute fin des festivités puisque le 19 au soir, toutes les Fallas sont brûlées (oui, oui des centaines de milliers d’euros et des heures d’efforts partiront en fumée)…! Les Falleros et touristes seront épuisés par ces jours et ces nuits sans doute trop festives…
Le 20 au matin, Valence se réveillera péniblement, mais au chaos succédera le printemps et commencera la préparation d’une nouvelle année Fallera.
Enfin, s’il vous manque quelques mots de vocabulaire pour décrire les Fallas en général, essayez : incroyables, démesurées, spectaculaires, uniques, fantastiques et inoubliables !
Laurence Lemoine