Les banques espagnoles ne peuvent plus écouler les biens immobiliers saisis au cours des derniers mois et des dernières années. Plusieurs d’entre elles ont décidé d’assouplir leurs conditions de prêt et de brader leurs prix. Une solution efficace ? Suite aux difficultés de nombreux Espagnols qui ont dû cédé leur bien immobilier à leur banque faute de paiement du prêt hypothécaire, les entités ont presque doublé la valeur de leur parc en seulement douze mois. Les banques Santander, CaixaBank, BBVA, Sabadell, Popular et Bankinter possédaient fin juin, à elles six, un parc immobilier d’une valeur de 33,5 milliards d’euros, soit 97% de plus qu’à la même époque l’année dernière. En ajoutant les acquisitions de l’ensemble des autres établissements bancaires, le secteur espagnol détenait 85 milliards d’euros en biens immobiliers fin 2011. Face à la pression sans cesse croissante du gouvernement pour accélérer l’assainissement du secteur bancaire et anticiper une possible seconde opération de sauvetage par Bruxelles, les établissements espagnols cherchent à se débarrasser au plus vite de leur stock. Jusqu’à 70% de remise La publicité ressemble à une affiche de magasin de vêtements en période de soldes : « 3000 appartements neufs avec des réductions allant jusqu’à -70% » annonce la dernière campagne de Catalunya Caixa, au titre aguicheur de « tremblement de terre immobilier ». La banque propose par ailleurs des prêts à 40 ans, sans apport, avec des mensualités débutant à 300€. Bankia offre des réductions de 40 à 60%, négociables, des offres de prêt sans apport et au taux le plus bas du moment. Malgré toutes ces opérations de séduction, le marché ne semble pas se réactiver. Josep Oliver, professeur à l’Université Autonome de Barcelone (UAB), a déclaré au magazine Cinco Días être peu optimiste pour les années à venir. En cause : l’endettement du système espagnol et le manque de crédits, une baisse de l’immigration et de la natalité, et un marché du travail extrêmement compliqué. Les bien immobiliers situés sur la côte méditerranéenne sont les plus difficiles à vendre, l’achat d’une résidence secondaire n’étant plus du tout d’actualité pour de nombreux Espagnols. Les banques commencent par conséquent à chercher une porte de sortie à l’étranger, en intensifiant la promotion de leurs offres de résidences à usage touristique. Il faudra encore attendre quelques mois pour en mesurer l’efficacité. Affaire à suivre… AC