Démolition d’un complexe touristique illégal

Le Tribunal Suprême a ordonné la démolition d’un complexe hôtelier de luxe construit dans une zone protégée près de Cáceres, dans la région d’Estrémadure. La décision du Tribunal Suprême en date de début février venait mettre fin à près de 7 ans de procédure. Une procédure initiée par les organisations écologistes Ecologistas en Acción et Adenex, qui avait déjà abouti à une décision du Tribunal Supérieur d’Estrémadure déclarant illégale la construction du complexe hôtelier. Le Marina Isla de Valdecañas, considéré comme le projet touristique le plus important de la région, était en partie construit sur des terrains appartenant au Réseau Natura 2000, zones protégées de l’Union Européenne en raison de leur biodiversité. Le Tribunal Suprême a donc confirmé la sentence et ordonné la démolition du complexe. Cette décision intervient toutefois alors que la première partie des travaux est déjà achevée et comprend notamment 180 villas touristiques, un terrain de golf de 18 trous, un hôtel 4 étoiles, une base nautique, une plage artificielle et un complexe sportif. L’entreprise Marina Isla de Valdecañas informait cette semaine que sur 200 millions d’euros d’investissement prévus, 130 avaient déjà été dépensés. Et c’est la Junta de Extremadura, communauté autonome concernée, qui devra payer non seulement la démolition, mais également les éventuels dommages-intérêt dus à l’entreprise et aux acquéreurs ayant déjà fait l’acquisition de villas au sein du complexe. La Junta accorda délibérément, en effet, le permis de construire et diverses autorisations afin de permettre le développement du projet, malgré les restrictions imposées par les zones protégées. La région ne compte toutefois pas en rester là. Quelques temps après la décision du Tribunal Supérieur d’Estrémadure, elle avait rapidement modifié la loi en vigueur dans la communauté autonome afin que la construction du complexe soit rendue légale. Un véritable tour de passe-passe également porté devant les tribunaux par les associations écologistes. Mais à la Junta, on allègue le fait que ce texte fera foi, un texte voté par la majorité des conseillers de la région, PP et PSOE inclus.

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