15,9 km. 15,9 km que n’hésitent plus à franchir les Espagnols pour chercher du travail de l’autre côté du détroit, au Maroc. En face, un pays pas forcément plus sûr. En juin dernier, Interpol avait alerté le pays sur des possibles menaces d’attentat. Au niveau politique, une situation tendue et un taux de chômage qui s’élève à 30%. Pourtant entre 2008, début de la crise en Espagne et 2012, le nombre d’Espagnols qui décident d’émigrer au Maroc a augmenté de 32%. Il devient la troisième destination après l’Amérique latine et l’Europe. Sur place, ils occupent des postes dans la construction comme ouvriers ou encore dans le tourisme. Pour les mieux lotis, ils sont employés dans une PME espagnole qui s’est transférée de l’autre côté du détroit. Certains restaurateurs maroquins font appel à des chefs espagnols. La cuisine ibérique a été touchée par l’éboulement de l’économie. Les propriétaires soulignent la facilité à pouvoir ouvrir leurs établissements. Les autorités autorisent les séjours de maximum trois mois. Dépassé ce délai, les ressortissants ont juste à franchir le détroit ou à se rendre à Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles pour remettre les compteurs à zéro. Mais ils ne faut pas se leurrer seuls 10% des étrangers qui vivent au Maroc détiennent un visa de travail selon le ministère du travail maroquin. Un travail oui mais pour un salaire moindre. Le salaire minimum au Maroc se situe aux alentours de 180 euros. Un ouvrier gagne en moyenne moins de 250 euros par mois. Mais, à regarder de plus près on remarque que certains MRE (Maroquins résidents en Espagne) rentrent. Diplômés, qualifiés, ils aident le pays en pleine croissance. En effet, le Royaume voit ses infrastructures se doubler. Il y a des nombreuses opportunités dans l’architecture ou l’enseignement notamment.