La Communauté de Madrid va supprimer du décret des appartements touristiques, qui est en cours et qui, hier, a reçu la bénédiction de l’UE, le plafond de 90 jours par an qu’inclut la norme en vigueur, de 2014, ce qui obligera la mairie de Manuela Carmena à repenser ce qu’est l’économie collaborative et à partir de quel moment elle est considérée comme une activité professionnelle.
Cela a été annoncé hier Jaime de los Santos, conseiller au tourisme de la Communauté de Madrid, lors de sa participation à un débat, organisé par Ser Madrid, à propos de la location touristique, au Colegio de Arquitectos, durant lequel José Manuel Calvo, conseiller pour le développement urbain durable de la municipalité de Madrid, est également intervenu, ce qui a de nouveau souligné le divorce entre les deux administrations.
« Nous ne sommes pas en faveur de ce décret, qui est mauvais, car il ouvre la porte à la dérégulation et envahit les compétitions d’urbanisme », a reproché Calvo à Dos Santos, à quoi ce dernier a répondu en déclarant que « cette dérégulation est absolument fausse ».
La suppression de la limite des 90 jours n’est pas le seul changement que contient le texte final du décret, après avoir intégré certains des 63 arguments présentés par les hôteliers, les administrations et les voisins. Ainsi, la possibilité de louer les appartements touristiques par chambre, comme envisagé par le projet actuel, va également disparaître. « La location compartimentée de maisons individuelles ne sera pas autorisée, bien que Bruxelles l’ait acceptée », a expliqué Dos Santos. Ceci est précisément l’une des demandes de l’Association des entreprises hôtelières de Madrid (AEHM), dont le président, Gabriel Alonso, a de nouveau réclamé « des règles du jeu égales pour tous ».
À la table du débat était présent Sergio Vinay, responsable des politiques publiques d’Airbnb Espagne et Portugal, qui a insisté sur le fait que la plate-forme collabore avec 300 administrations dans le monde entier et que « l’Espagne est devenue une exception ». Interrogé sur la façon dont l’économie collaborative devrait être réglementée, Vinay a évité de répondre en assurant que cela relève des administrations. Il a également assuré qu’Airbnb collabore et est en contact avec les associations de voisins, ce qu’a nié catégoriquement Enrique Villalobos, président de la Fédération des associations de quartier de Madrid (FRAVM), qui a également souligné les données fournies par Vinay, selon lesquelles 80 % des hôtes de Madrid n’offrent qu’un logement : « Ce qu’il ne dit pas, c’est que 20 % monopolise 50 % de l’offre. »
Villalobos a déploré que les voisins soient les grands oubliés de ce problème et a reproché aux politiques d’avoir « cherché l’échec de l’autre », ainsi que le manque d’inspections pour surveiller les VUT (logement à usage touristique) illégaux. « La municipalité a le pouvoir de le faire et la Communauté est obligée de fournir les moyens aux mairies », a-t-il déclaré.
Source : www.hostelsur.com