Comme en France, le marché du travail espagnol éprouve des difficultés à trouver certains profils alors que des emplois existent. Malgré un taux de chômage élevé (13,8%), l’écart entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi ne cesse de croître et une récente étude montre que 87% des entreprises rencontrent des difficultés pour recruter certains profils…
De nombreux postes proposés ne sont pas pourvus entre autre parce que les universités et grandes écoles tardent à s’adapter aux nouvelles réalités du monde du travail. Un mauvais niveau en langues, peu ou pas d’envie de mobilité professionnelle et un manque d’expérience général s’ajoutent aux problèmes rencontrés par les recruteurs : ils peinent à trouver des profils de niveaux élevés tels que des ingénieurs informaticiens, développeur de software, programmateurs (Big Data et data Analytics), Front-end, Cloud architects, producteurs de contenus ou experts en cyber-sécurité. La numérisation des entreprises a suscité une forte demande de profils technologiques parfois difficiles à trouver. Dans le domaine de l’industrie, des profils spécialisés dans la robotisation sont prisés, de sorte que l’ingénieur en automatisation devient indispensable dans n’importe quel secteur industriel, surtout dans l’automobile et la logistique.
Le secteur bancaire recherche de son côté des analystes de risques et des gestionnaires d’investissement. D’autres secteurs sont intéressés par les médecins du travail, les avocats spécialisés en droit commercial et les directeurs financiers.
Mais parmi les profils les plus demandés, figurent aussi certains métiers manuels qualifiés qui nécessitent une formation professionnelle, comme les électriciens, les soudeurs, les mécaniciens, frigoriste, mécanicien naval ou cuisinier de bateau.
Sont actuellement recherchés également les opérateurs de production et machinistes, de conduite et de logistique (camionneurs, distribution, construction ou transports publics), les ouvriers du bâtiment et des employés d’hôtels et de restaurants. Même chose pour les gestionnaires de réseau, ainsi que les ingénieurs (chimistes, électriques, civils ou mécaniques).
Des formations plus spécifiques et pointues, une formation continue tout au long de la vie professionnelle et surtout un enseignement qui s’adapte en permanence aux rapides changement du marché du travail sont les principales clefs pour réduire le chômage d’une part, et le fossé existant entre l’offre et la demande.
Laurence Lemoine