Affaibli par la crise, le marché de l’eau qui comprend les opérations d’assainissement et de dépuration est très convoité par les investisseurs privés. Plus rien en Espagne n’est désormais à l’abri de la privatisation. Une récente étude révèle que 50% du secteur de l’eau pourrait passer sous capitaux privés. Dans un premier temps, il s’agit de constituer des sociétés dites « mixtes » avec une combinaison de fonds publics et privés. Ces opérations qui se multiplient font polémique en Espagne. L’eau est en effet un bien public par excellence et l’ONU l’a même élevée au rang de droit humain fondamental. Sa privatisation pour faire face aux dettes du secteur a des conséquences directes sur le consommateur : l’augmentation des prix. A Madrid, des associations de consommateurs se sont mobilisées pour empêcher la privatisation du Canal Isabel II, office public chargé de la gestion de l’eau de la Communauté Autonome. Mais l’équipe municipale au pouvoir dirigée par la maire Esperanza Aguirre (PP) semble déterminée à mener à bien ce partenariat public-privé. D’autres régions espagnoles sont concernées : la Catalogne, l’Andalousie, la Castille. A chaque fois ce sont les mêmes entreprises qui se partagent le marché : Agbar, Acciona ou Aqualia. Des voix s’élèvent chaque jour pour dénoncer une situation problématique de quasi-monopole.