Récemment, l’homme d’affaires argentin Martin Varsavsky, qui a fait fortune en Espagne, (Jazztel, Ya.com, Fon) évoquait sur son compte twitter les opportunités sur lesquelles l’Espagne pourrait et devrait miser, pour limiter les effets de la crise économique liée au Coronavirus. Sur son compte Twitter, il décrit sa vision de l’économie, avec “plus de tourisme, mais surtout, un tourisme permanent”.
Il est vrai, que cette crise sanitaire a révélé que le télétravail s’était normalisé au point que de nombreuses entreprises comme Twitter ou Google prévoient déjà de limiter la présence de leurs employés dans leurs bureaux. Cette décision n’est pas prise par peur du coronavirus, mais parce que cela permet beaucoup plus de flexibilités et moins de frais en général.
Jusque là, vivre en Espagne les pieds dans l’eau tout en travaillant pour une entreprise basée à Londres, Paris ou San Francisco était reservé à un groupe restreint, appelé les “digital nomades” mais ce groupe, constitué surtout de jeunes ou d’entrepreneurs pourrait maintenant s’élargir à un grand nombre de cadres et professions salariées.La qualité de vie qu’offre l’Espagne séduit déjà bon nombre de candidats à l’expatriation, mais si les entreprises favorisent sérieusement la mobilité de leurs employés et que l’Etat prend des mesures incitatives (pas seulement sur le plan fiscal) pour permettre à ces étrangers de venir et de rester, cela aura un impact positif indéniable sur les économies locales puisque ces personnes et leur famille consomment et ont généralement un pouvoir d’achat assez elevé : il faut dire que leurs salaires sont basé sur le coût de la vie de leur pays d’origine et que le coût de la vie en Espagne est d’environ 30% plus bas que dans de nombreuse grandes villes étrangères.
À part son climat agréable, l’Espagne offre de nombreux avantages pour l’installation de télés-travailleurs étrangers : un système de santé privé et public qui fonctionne, un enseignement de bon niveau avec là encore, la possibilité de choisir entre le privé et le publique, pas de problème d’insécurité et des aéroports bien desservis.
Cela dit, les démarches administratives pour l’obtention d’un visa ou d’une carte de résidence, la pression fiscale Espagnole (élevée malgré la loi Beckham) mais aussi la situation politique en Catalogne ou sur le plan national peuvent freiner les expatriés potentiels ou les entreprises étrangères qui voudraient s’installer en Espagne.
Reste peut être la possibilité (la nécessité, serait-on tenté de dire) pour l’Etat, de créer un statut spécial pour ces futurs télé-travailleurs étrangers, de manière à rendre plus facile et attractive leur installation.
Laurence Lemoine