Les habitants de la ville andalouse refusent la construction de gratte-ciel destinés à attirer des investisseurs étrangers et font reculer la Mairie. La cité balnéaire ne veut pas devenir une deuxième Benidorm, et sa population s’est fermement opposée au nouveau projet de la Mairie tenue par le Partido Popular consistant à édifier cinq gratte-ciel de 20 à 50 étages. Un mouvement populaire qui a surpris politiques et professionnels, à commencer par le promoteur Pedro Rodriguez, président de Sierra Blanca Properties qui devait construire un édifice de 30 étages : « Marbella doit rivaliser avec le monde, déclarait-il au journal El País, avec Dubaï, Miami ou Singapour, et ce projet plaçait la ville dans le XXIème siècle. » Levée de boucliers générale Projet de gratte-ciel à MarbellaLa ville, pourtant, est encore aujourd’hui le symbole de l’urbanisation à outrance, capitale de la « Costa del Béton », une Costa del Sol ravagée par des plans de construction frénétiques, des édiles corrompus et des promoteurs hors de contrôle. Mais cette fois-ci, le nouveau projet immobilier, approuvé par le conseil municipal de Marbella fin novembre, a levé de nombreuses critiques, et pas seulement de la part des membres de l’opposition. Des promoteurs, des architectes et des professionnels de l’hôtellerie se sont rapidement alarmés, comme Rafael de la Fuente, ancien conseiller municipal du PP et ex-directeur d’hôtels de luxe : « Les touristes du Nord de l’Europe ne recherchent pas cela, explique-t-il, Marbella est unique, nous ne pouvons pas laisser la détruire ».
Un projet avorté
Beaucoup craignent notamment de lancer une nouvelle forme d’urbanisation frénétique, verticale cette fois, qu’il sera impossible d’arrêter ensuite. Angeles Muñoz, maire de Marbella, a annoncé fin décembre qu’elle renonçait au projet, ajoutant qu’il ne s’agissait « que d’une idée » et déplorant toutefois une certaine démagogie et un manque d’information sur un projet qui aurait pu « générer de l’emploi et de la richesse ». Le but premier avancé par la Mairie était en effet d’attirer de nouveaux investisseurs et chaînes touristiques internationales dans la ville qui se présentait souvent comme le Saint-Tropez espagnol, apportant ainsi un nouveau dynamisme à la région.