Les manifestations qui ont débuté sur la place Taksim à Istanbul en fin de semaine dernière viennent ternir l’image de la destination touristique en pleine ébullition qu’est la Turquie. Avec une propagation dans plusieurs grandes villes du pays, comme Ankara et Izmir, la vague de contestations qui anime la jeunesse turque pourrait bien avoir des répercussions négatives sur les réservations des touristes, en quête de soleil et de repos. La Turquie se positionne depuis quelques années de mieux en mieux sur la scène touristique méditerranéenne, avec une progression du nombre de passagers de 45% par rapport à avril 2012 et de 48% en volume d’affaires d’après le baromètre SNAV/Atout France. Les tours opérateurs stambouliotes évoquent une chute de 40% des réservations depuis le début du mouvement et près de 10% d’annulation. Il convient de noter que cet embrasement populaire s’ajoute aux tensions à l’Est du pays dues à la situation syrienne qui agite la frontière. Dans un contexte aussi incertain, l’Espagne peut se positionner comme une solution de rechange pour les touristes désirant rester sur le pourtour méditerranéen. Cela fait plusieurs années que le tourisme espagnol a la côte en Europe, bénéficiant en partie de l’insécurité croissante suite aux printemps arabes qui ont ébranlé le Maghreb en 2011. L’Espagne garantit en effet la sécurité en plus du kit soleil et farniente que recherchent aujourd’hui les touristes. La Turquie est la destination favorite des Allemands et des Libanais, qui commencent à envisager des solutions de rechange d’après certaines agences de voyage. Si le printemps turc venait à perdurer, il se peut bien que la saison espagnole en bénéficie.