S’inspirant des pratiques latino-américaines, le gouvernement espagnol envisage de renforcer dans sa nouvelle Loi sur le Sport (qui devrait entrer en vigueur fin 2013) la régulation de l’activité de certains fonds d’investissement, qui misent sur les joueurs de football des clubs espagnols. Dans une situation financière extrêmement délicate, les clubs espagnols cherchent en effet toutes les solutions possibles pour traverser la saison sans encombre et ne pas rater quelques occasions de signatures importantes. Ainsi, la solution privilégiée, qui est monnaie courante en Amérique latine, serait d’encadrer et faciliter la pratique des fonds privés qui prennent une participation dans les droits économiques des footballeurs. Cette alternative, déjà présente en Espagne, est beaucoup utilisée par certains clubs comme Saragosse, Séville ou le Sporting Gijon, mais pourrait être renforcée et mieux encadrée au niveau national. Des tensions avec les autorités footballistiques Toutefois, l’UEFA et la FIFA voient la pratique d’un mauvais œil, arguant que dans le cadre de leur politique de fair play ils n’envisagent pas de banaliser cette pratique, voire qu’ils souhaitent l’interdire. Selon les deux institutions footballistiques, il s’agit plutôt de réguler la gestion des clubs et de rationnaliser leurs dépenses, que d’aller chercher de l’argent ailleurs pour nourrir la folie des enchères. De plus, cette pratique renforcerait la pression économique portée sur les joueurs, les détournant de considérations professionnelles et sportives quand vient l’heure des choix. Bien qu’il soit impossible de transférer un joueur d’un club à un autre sans son consentement, il est toutefois possible de vendre ses parts de droits économiques à qui veut, les joueurs n’ayant aucun droit de regard à ce sujet. Ne pas renoncer à une rationalisation de la gestion des clubs Cependant, le Conseil Supérieur des Sports espagnol n’entend pas pour autant abandonner son idée de plafonnement des dépenses des clubs. Il s’agit plutôt d’encadrer et d’assurer la transparence de cette pratique qui constitue un plus pour la survie financière des clubs. L’exemple du Portugal est souvent cité, puisque le football portugais fonctionne avec la participation de fonds privés qui sont enregistrés au niveau national et publient régulièrement des informations sur leurs activités et résultats économiques. Ce financement alternatif est néanmoins interdit dans plusieurs pays, comme la Grande Bretagne ou la France, ce qui pourrait à terme poser problème quant à l’harmonisation de la réglementation.