Les « seniors living » : l’alternative à la maison de retraite.

Le senior living englobe les différents concepts d’hébergement dédiés aux personnes âgées : cela va des résidences traditionnelles aux centres de jour où ils ne vont que dormir ou manger avec entre les deux une gamme de logements et de services qui varient. Les prix aussi, puisque 1 mois peut coûter entre 800 et 5 000 euros.

Les anciennes maisons de retraite n’ont plus trop la cote et ne s’adaptent plus totalement aux nécessités des seniors d’aujourd’hui : toutes les personnes âgées n’ont pas besoin de la même attention, ni des mêmes services. Ces facteurs ont conduit à l’émergence d’une nouvelle tendance d’actifs immobiliers qui n’ont pas grand-chose à voir avec les maisons de retraite habituelles et constituent un nouveau secteur d’investissement.

Cet anglicisme « senior living », conceptualise plusieurs types de prestations et de logements selon le besoin du senior : « independent living » et « assisted living » ou « care homes ». Les premières sont des communautés destinées aux personnes indépendantes qui n’ont besoin que de soins de base, tandis que les seconds disposent de services de soins plus étendus, mais peu médicalisés. Les dernières (care homes) sont destinées aux personnes âgées, indépendantes, mais ayant plus de besoins médicaux. Reste enfin, le format le plus spécialisé, celui des maisons de retraite traditionnelles, avec un niveau élevé de soins médicaux pour les personnes âgées, dépendantes.

À ces concepts, il faudrait ajouter une différenciation supplémentaire : le pays d’origine de l’utilisateur. Les seniors espagnols recherchent généralement des actifs situés dans des lieux familiers, dans des zones consolidées proches de leurs municipalités, afin de rester liés à leur mode de vie et à leur routine. En revanche, le public étranger préfère des zones éloignées des centres-villes, calmes, et disposant des services nécessaires pour répondre à leurs attentes quotidiennes. La proximité d’une plage est souvent un élément important pour eux. D’ailleurs, les retraités espagnols se tournent vers des villes comme Madrid, Barcelone, Séville ou Malaga, alors que les étrangers à la recherche d’une retraite dorée en Espagne, optent plutôt pour la Costa del Sol, la Costa Blanca, la Costa Dorada, les îles Baléares ou les îles Canaries.

Un modèle pour chaque âge

Le secteur immobilier a déjà préparé un modèle d’hébergement pour chaque âge et chaque besoin. Tout commence vers 65 ans, où apparaissent les premiers logements en communauté, avec des services et des commodités adaptés à leurs goûts et à leurs besoins ; le locataire est indépendant et en bonne santé.

À partir de 75 ans, les « care homes » entrent en jeu. Il s’agit de logements indépendants comme les précédents, mais dans lesquels certains soins sont offerts pour rendre la vie du résident plus confortable : préparation des repas, aide aux tâches ménagères, certains soins cliniques, etc. On y trouve également des soins médicaux de base.

Lorsqu’ils atteignent l’âge de 85 ans, il devient souvent plus difficile de vivre de manière indépendante : les maisons de repos traditionnelles sont donc mises au service des personnes âgées, avec de vrais soins médicaux et une surveillance continue.

Projets en cours 

En Espagne, il existe déjà plusieurs modèles de « senior living ». À Madrid, un groupe de retraités a lancé un complexe résidentiel pour personnes âgées, Jubilar Villa Rosita. Ce projet sera un « senior co-housing » dans lequel 29 unités résidentielles seront construites, avec une salle à manger, des salles d’activités et des chambres d’hôte. Les membres versent une contribution monétaire et reçoivent en retour le droit d’utiliser leur appartement à vie. À leur décès, un nouveau membre entre dans l’appartement et la famille du retraité récupère l’investissement, mais la propriété de l’ensemble du projet appartient à la coopérative et aux coopératives.

Toujours à Madrid, Las Arcadias El Encinar sera inauguré l’an prochain. Ce complexe comprendra des appartements d’une ou deux chambres pour les personnes âgées. Les services associés comprendront un restaurant, un bar anglais, un gymnase, une chapelle, des jardins, une terrasse, une infirmerie, une salle de jeux, une salle de télévision, un salon de coiffure, un salon de beauté et une piscine intérieure et extérieure. Selon la société, il s’agit d’une « formule résidentielle qui permet aux personnes âgées de continuer à vivre avec indépendance et dignité, dans leur propre appartement, qu’ils peuvent décorer avec leurs meubles et à leur goût ».

Au sud de Tarragona, un autre projet de co-housing señors est en préparation avec la construction de 90 appartements sur 10 000 m2 de terrain à proximité d’un village de pêcheurs.

Investir 13 milliards dans les seniors living

Actuellement, en Espagne, il y a 3,1 lits dans des logements spécialement conçus pour les personnes âgées pour chaque 100 personnes. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande que ce ratio soit de 5 lits pour 100 personnes. Cela veut dire que d’ici 2030, les secteurs public et privé devraient investir 13 milliards d’euros.

Un facteur qui ralentit les investissements étrangers, est le manque de connaissances de ce marché en Espagne. Lorsqu’un grand fonds débarque dans un pays pour développer une activité comme celle-ci, il cherche un partenaire national pour gérer ses actifs. Or, il n’y a pas encore vraiment de sociétés spécialisées et surtout expérimentées qui gère le quotidien des nouveaux formats de vie senior.

Laurence Lemoine

Valencia Expat services
Madrid Barcelone Javea-Denia

Rejoignez la discussion

Compare listings

Comparer