Censé expirer au 31 décembre 2013, le programme d’aide financière mis en place par la troïka (FMI, BCE, UE) l’année dernière pour aider à la restructuration du système bancaire espagnol pourrait être prolongé si besoin est, annonçait El País lundi 10 juin. Mariano Rajoy et Mario Draghi Malgré une restructuration bancaire en bonne voie, les marchés restent inquiets quant à l’état du système espagnol. Aussi, si la prochaine évaluation européenne (prévue pour le printemps 2014) venait à souligner le besoin de fonds, cette possibilité serait un moyen de venir rassurer les marchés. Pour le moment, l’Espagne n’a demandé que 41 milliards d’euros sur les 100 accordés et le quotidien estime que le gouvernement n’a aucun intérêt à tirer plus sur la corde. L’éventuelle rallonge offerte par les institutions pourrait être acceptée seulement sous certaines conditions. Tout d’abord, l’impact positif d’une telle solution doit contrebalancer nettement la stigmatisation politique qui y est associée, faute de quoi l’effet escompté ne serait pas atteint. Ensuite, les partenaires de l’Espagne ne doivent pas imposer des contreparties trop contraignantes, ce qui plomberait d’autant plus le moral des financiers qui doivent déjà faire face à une hausse de leurs provisions (réserves de fonds anticipant les pertes attendues) exigée par la Banque d’Espagne. Par ailleurs, il convient de rappeler que le gouvernement se plaît à rappeler fréquemment que si les institutions bancaires venaient à manquer de fonds, le FROB (fonds pour la restructuration bancaire ordonnée) comme le Trésor espagnol pourraient y palier. Ainsi, le recours à une rallonge de la troïka ne semble pas être au programme des autorités espagnoles.