C’est un record historique, du jamais-vu depuis 1941 : l’Espagne enregistre ces derniers mois ses taux de natalité les plus bas, selon les tout récents chiffres publiés par l’Institut National des Statistiques. Le mois de décembre 2020 affiche le chiffre le plus bas, avec seulement un total de 23 226 naissances sur l’ensemble du territoire national, soit 20,4 % de moins qu’au mois de décembre 2019.
Concernant les mois de janvier et février derniers, la baisse est nette : un total de 48 282 naissances a été enregistré soit 14,9% de moins par rapport à la même période de 2020 ; pour le troisième mois consécutif, le nombre de naissances ne dépasse pas les 25 000 en Espagne.
Il y a des disparités entre les régions : en janvier dernier, la baisse atteint 27,9 % en Cantabria, 24,7 % en Asturias, 24,5 % dans la Comunidad Valenciana et 23,6 % en Catalogne et dans la Comunidad de Madrid. Par contre, la baisse enregistrée dans la Rioja est seulement de 2,6 % et de 10,7 % en Aragón.
Si le nombre de naissances suit une tendance constante à la baisse depuis plusieurs années, cette diminution s’est particulièrement accentué, neuf mois après le confinement de la population espagnole lors de la première vague COVID-19.
La baisse de la natalité touche d’autres pays d’Europe.
Les pays les plus touchés par la pandémie semble les plus affectés par la baisse du taux de natalité. La France, par exemple, a connu une chute significative des naissances : -7 % en décembre 2020 et -13 % en janvier 2021. L’Italie quant à elle, a perdu pas moins de 384 000 habitants en une seule année. Le pays a donc décidé de lutter contre ce déclin démographique en annonçant le versement d’une prime de 250 euros par mois, pendant 21 ans, pour les familles qui désirent avoir des enfants. La Russie, l’Asie et les Etats-Unis ne sont pas épargnés par ce phénomène.
Les pays qui semblent avoir le mieux résisté sont les pays de l’Europe du Nord : au Danemark, la natalité n’a quasiment pas bougé, l’Allemagne et les Pays-Bas résistent bien et l’Islande a même connu une légère hausse des naissances.
Il serait toutefois hasardeux d’attribuer au Covid-19 l’unique responsabilité de cette baisse du nombre des naissances puisque la courbe de la natalité avait déjà commencé à baisser avant la pandémie.
Pendant les premiers mois de confinement, les observateurs spéculaient sur un éventuel « Baby-Boom », mais force est de constater plutôt, un effet « Baby-Flop » pour 2020 qui risque d’être suivi par un « Baby-Crash » en 2021.
Laurence Lemoine