Selon le plus influent hebdomadaire allemand, « Der Spiegel », l’Allemagne envisage d’accorder des crédits aux PME de l’Espagne et du Portugal qui ont difficilement accès à un financement dans leurs propres pays. La proposition allemande correspond à un revirement radical vis-à-vis de la politique d’austérité du gouvernement d’Angela Merkel. En effet, le gouvernement fédéral allemand souhaite que la banque publique de promotion KfW octroie des prêts globaux aux pays du sud de l’Europe, notamment à l’Espagne et au Portugal. La KfW est une institution publique allemande dont le but est la mise en œuvre des missions d’intérêt public comme le soutien aux PME et à la création d’entreprises. Les entreprises bénéficiaires se trouvant ainsi favorisées, pourraient ensuite apporter un financement à l’économie réelle en utilisant les bas intérêts des Allemands. Berlin serait prêt à mobiliser jusqu’à 10 000 millions d’euros dans ce programme. De plus, le KfW pourrait investir un fond de capital à risque de 1 200 millions d’euros. Le Gouvernement Rajoy compte dessus pour mobiliser un total de 3 200 millions d’euros d’investissements. Le gouvernement fédéral allemand souhaite ainsi investir dans les économies du sud de l’Europe afin de leur permettre un plus grand accès au marché des capitaux mais aussi pour redorer une image altérée par la politique d’austérité. Le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, propose également d’assouplir la réglementation des aides européennes comme lorsque l’Allemagne a du remédier à la réunification du pays. D’après « Der Spiegel », l’Allemagne suggère une sorte de « mini-plan Marshall » en adaptant le plan économique des États-Unis utilisé pour relever l’Europe détruite, au manque de crédits actuel des PME du sud de l’Europe.