Madrid, 14 sep. (EP) L’Espagne compte sur 697 régions de grande affluence touristique (ZGAT) au total où les commerces disposent d’une pleine liberté horaire, en fonction de la saisonnalité et des mois d’été, où les commerçants peuvent décider leurs horaires d’ouverture, a indiqué la Directrice Générale du Commerce Intérieur du Ministère de l’Économie et de la Concurrence, Carmen Cardena, au cours de l’assemblée de l’Association Nationale des grandes entreprises de Distribution (ANGED). Par communautés autonomes, les Baléares et les Canaries, étant donné leur grande affluence touristique, ont enregistré les plus fortes hausses dans le cadre de ce type de régions, conformément au Décret-Loi Royal qui détermine les critères objectifs aux effets de la liberté des horaires d’ouverture commerciale, approuvé par le gouvernement en 2012. La Catalogne, Valence et l’Andalousie suivent les deux archipels, en qualité de régions comprenant le plus grand nombre de communes pourvues de délimitations horaires en fonction de la saisonnalité et des mois d’été. En ce sens, Cardena a souligné le pari du Ministère auquel elle appartient d’ “avancer sur la voie de la libéralisation” du secteur, aussi bien en matière d’horaires d’ouverture comme d’élimination d’obstacles importants, comme l’impôt sur les grandes surfaces. De même, elle a souligné la croissance vécue par le secteur de la distribution (23 mois consécutifs de croissance), après six ans de chutes des ventes et bénéfices. Ainsi, le secteur s’est développé à un rythme de 3,3% au cours de cette année, d’après les données du Ministère. ANGED RÉCLAME DES POLITIQUES DE LIBÉRALISATION La compétitivité du commerce espagnol “se situe à la queue des grands pays développés”, conséquence d’ “une hyper réglementation complexe, ennuyeuse et fragmentée”, qui n’a pas réussi à protéger une partie du secteur, critique le Président d’ANGED, Alfonso Merry del Val. Ainsi, dans un contexte de compétitivité des entreprises de plus en plus complexe, avec de nouvelles manières de faire des affaires et des habitudes de consommation en évolution, il est, pour le Président de l’Association, “prétentieux de souhaiter freiner les courants changeants de la consommation en mettant des bâtons dans les roues de la croissance”. En ce sens, il s’est produit un essor des concurrents digitaux qui, grâce à des règles totalement différentes en matière fiscale, du travail et réglementaire, peuvent réagir rapidement face aux nouvelles habitudes d’achat. Le Président a insisté sur la difficulté d’aborder tous ces défis alors qu’une “grande partie de la législation commerciale impose une marge de jeu étroite et des règles inégales, en particulier, pour les grands formats”. À cette fin, il a requis un essor réformiste en faveur de la liberté commerciale, l’unité du marché et une réglementation stable qui aide à consolider la récupération du secteur et permette de concourir avec les entreprises qui opèrent sur Internet. “Au beau milieu d’une révolution sans précédents de la consommation, le discours protectionniste s’est ranimé avec des moratoires aux investissements, plus de restrictions en matière d’horaires et impôts. Je me demande s’ils vont également interdire au consommateur d’acheter le dimanche dans un commerce “online”, a-t-il indiqué. “Le nœud gordien de toute cette affaire passe par résoudre le comment. C’est-à-dire, comment allons-nous affronter ce défi ? Une option à court terme nous mène à la résistance, à tâcher de faire échec au changement des habitudes en matière de consommation, au protectionnisme”, a indiqué le Président d’ANGED, qui regroupe des sociétés comme El Corte Inglés, Carrefour, Alcampo ou Ikea, parmi d’autres. De fait, il a signalé qu’il s’agit de la recette employée au cours des quarante dernières années afin d’imposer des barrières à l’entrée de nouveaux concurrents, éviter l’ouverture de nouveaux magasins, limiter les horaires d’ouverture ou imposer des taxes spécifiques aux grands formats commerciaux. “D’ici sept ans, il se peut que nous devions nous préparer afin de vendre directement au frigidaire, lorsqu’il n’y ait plus de lait et de rafraîchissements, car nous serons passés des Smartphones et des tablettes à l’Internet des choses”, a indiqué le Président d’ANGED, qui a rappelé qu’au jour d’aujourd’hui, le chinois Ali baba est le plus grand distributeur du monde, bien qu’il ne dispose d’aucun magasin physique ni de produits en stock, mais il vend des millions de références 24 heures par jour dans plusieurs pays. EUROPA PRESS – Le Courrier d’Espagne avec Sol Marzellier de Pablo (www.smtraductores.com)