Alors que la fin de la période de confinement semble se rapprocher mais que les frontières restent fermées, un secteur fait l’objet de toutes les attentions : celui de l’immobilier.
Il faut dire qu’en terme d’emploi et de PIB, l’immobilier joue un rôle crucial dans l’économie Espagnole ; constructeurs, promoteurs, loueurs, agents immobiliers, architectes, notaires et avocats sont de près ou de loin concernés par la reprise de l’ensemble de la filière, c’est dire l’importance en terme d’emplois et de revenus.
La parenthèse des deux mois de confinement et les perspectives peu encourageantes sur le plan économiques et sociales tant en Espagne que dans le reste du monde auront bien entendu un impact à la fois sur le nombre de transactions, mais surtout sur les prix.
L’Espagne qui avait été durement touchée par la crise des Sub Primes et l’éclatement de sa bulle immobilière avait renoué avec la croissance et était parvenu a retrouver une certaine et relative santé économique ; les prix de l’immobilier avaient récemment atteint des niveaux comparable à ceux de l’avant crise de 2008 et de nombreux nouveaux chantiers sont actuellement en cours.
Baisse ou chute des prix ?
Les ravages provoqués par les deux mois de confinement, la montée en flèche du taux de chômage (il pourrait passer de 14 % à 25 ou 30 % en quelques mois), les manques à gagner et perte d’exploitations pour les chefs d’entreprises et auto-entrepreneur pourrait en toute logique pousser de manière massive certains propriétaires et entreprises à vendre. Dans le même temps, un certain nombre de ménages espagnols risque de ne plus pouvoir être en capacité d’acheter et donc les prix de l’immobilier pourraient progressivement (ou même rapidement) baisser. Dans ce cas, seules les personnes disposant de liquidité pourraient être en mesure d’acheter en faisant parfois de bonnes affaires. Et dans ce contexte, on peut penser qu’un bon nombre d’investisseurs d’étrangers pourraient aussi profiter de prix encore plus intéressant. D’autres facteurs comme l’évolution des taux d’intérêts bancaires et la stabilité politique auront également un impact sur l’offre et la demande et donc la baisse (ou non) des prix de l’immobilier.
Déjà, alors que les transactions sont stoppées, des mouvements à la baisse ont été observés sur les principaux portails de vente d’immobilier, certains propriétaires réduisant jusqu’à 20 % le prix de vente de leur bien. Il s’agit sans doute du début d’un mouvement qui sera plus général lorsque le confinement sera terminé et les ventes possibles. Pour émettre des hypothèses plausibles sur l’évolution à court et moyen terme du secteur immobilier, il serait plus simple d’avoir en mémoire une crise similaire à celle que nous vivons actuellement : seulement voilà, ce qui arrive est totalement inédit et donc beaucoup de questions restant sans réponse, l’incertitude semble être en effet, le mot qui caractérise actuellement le mieux la situation.
Laurence Lemoine