Après plusieurs mois de baisse consécutive, le taux d’incidence en Espagne repart à la hausse avec des régions dont les chiffres inquiètent : c’est le cas de la région de Valencia où le pourcentage du taux d’infection a doublé en une semaine, propulsant la Comunidad Valenciana, en un temps record, deuxième région la plus touchée d’Espagne.
L’incidence cumulée monte en flèche et le rapport quotidien du ministère de la Santé ajoute chaque jour de nouveaux cas à la courbe globale avec 9 % de PCR positifs et pour la seule journée d’hier 618 cas et 2 morts. Ces dernières semaines, le taux de positivité sur la Région de Valencia était aux alentours de 2 et 3 %, mais en moins de 15 jours, le taux est passé à 8,82 %, la plus élevée d’Espagne seulement dépassée par l’Andalousie avec 8,87 %. La moyenne nationale est de 6,2 %, après que l’incidence accumulée ces derniers jours ait rebondi pour se situer à nouveau au-dessus de cent cas pour 100 000 habitants. Dans la ville de Valence, le chiffre atteint des sommets : 187 pour 100 000.
Le nombre d’hospitalisation heureusement ne suit pas cette courbe mais remonte légèrement.
Les jeunes : principaux concernés
L’incidence chez les Valenciens âgés de 20 à 29 ans est de 244 cas pour 100 000 habitants. Certaines régions présentent une situation beaucoup plus préoccupante, comme celle de Cantabria, avec une incidence de 637 cas dans cette tranche d’âge ; la Rioja (489), la Catalogne (404) et l’Andalousie (346) présentent également des données inquiétantes.Le variant delta, repéré dans la plupart des régions préoccupe en raison de son haut niveau de transmissibilité et des doutes quant à sa capacité à échapper à l’effet des vaccins : mais selon les responsables sanitaires, les personnes ayant reçu les deux doses sont protégées contre le Delta, celles n’ayant reçu qu’une dose étant plus vulnérables.
Parallèlement, la campagne de vaccination se poursuit, et la semaine prochaine, les personnes âgées de 30 à 39 ans seront invitées à recevoir leur première dose.
Marche arrière concernant les touristes anglais
Avec des chiffres à la hausse en Espagne et face à la progression du variant Delta en Angleterre, Madrid a finalement décidé de revenir sur sa décision de laisser entrer les touristes britanniques (c’est-à-dire, ce qu’ils comptent en millions d’euros dans l’économie nationale) sans vaccins ni PCR : donc, dès aujourd’hui, les voyageurs britanniques devront faire comme tous les Européens et être soit vacciné, soit présenter un test négatif de moins de 72 h. Cette fleur, faite aux touristes britanniques, avait sans doute servi d’appât pour certains, mais ils devront finalement, même si leurs billets sont déjà pris, se plier à cette contrainte, en plus d’une stricte quarantaine à leur retour.
Ce retour de flamme d’un virus que l’on pensait à peu près maîtrisé, risque de compromettre encore plus sérieusement la saison touristique et pourrait obliger les pouvoirs publics à revenir à des mesures de restrictions : certaines qui sont encore en vigueur dans différentes régions, sont d’ailleurs maintenues et prolongées pour 2 semaines supplémentaires.
Laurence Lemoine